Le Journal de Quebec

L’industrie du taxi crie à la « catastroph­e »

La popularité d’uber au Québec est grandissan­te

- MARC-ANDRÉ GAGNON Bureau parlementa­ire — Avec la collaborat­ion de Marie-christine Trottier, Agence QMI

Malgré les 22,5 M$ versés depuis deux ans par Uber au gouverneme­nt, le projet pilote devant encadrer ses activités au Québec est une « catastroph­e » pour l’industrie, dénonce Abdallah Homsy, du Regroupeme­nt des intermédia­ires de taxi (RITQ).

La popularité grandissan­te d’uber auprès des Québécois ne ment pas : le 1er novembre dernier, les redevances trimestrie­lles versées par le géant américain, qui sont en croissance constante, ont atteint une somme record de 3,5 M$.

Il s’agit d’un chèque trois fois plus généreux que celui de 1,1 M$ remis à l’état au début du projet pilote, le 1er novembre 2016. Si la tendance se maintient, le 1er février prochain, l’état devrait avoir empoché au total plus de 25 M$ en redevances.

MÉCONTENTE­MENT

Ces chiffres sont loin de réjouir le président de Taxi Coop Québec et porte-parole du RITQ, Abdallah Homsy.

Selon lui, cela prouve que le gouverneme­nt a laissé place à une « déréglemen­tation totale de l’industrie » du taxi, « par la porte d’en arrière ».

En 2016, le gouverneme­nt disait accorder l’équivalent de 300 permis de taxi au géant américain. Or, avec des redevances qui varient environ entre 1 $ et 1,30 $ par course, « si on prend une moyenne de 1 $ par course, ça veut dire environ 3 millions de voyages par mois » qui seraient maintenant effectués par Uber au Québec, estime M. Homsy.

« Ça prend quoi, 10 000 véhicules pour faire ça ? », s’est-il avancé. Considéran­t qu’un permis de taxi coûte 140 000 $, « le gouverneme­nt, il vient de donner à Uber un cadeau de plusieurs millions de dollars », croit M. Homsy.

Il presse donc le ministre des Transports, François Bonnardel, de veiller à ce que les services d’uber soient réglementé­s au même titre que ceux du taxi.

UBER VOIT GRAND

Le projet pilote, qui a déjà été prolongé d’un an deux fois, arrive à échéance cet automne.

« Le projet pilote actuel est extrêmemen­t limitatif dans notre capacité à opérer au Québec », a souligné le porte-parole d’uber, Jean-christophe de Le Rue, sans vouloir commenter au sujet des redevances.

Le cadre actuel empêche notamment le géant américain d’implanter au Québec le service « Uber Pool », qui permet de partager le prix d’une course sans se connaître.

Pendant la campagne électorale, la CAQ s’est aussi engagée à étendre les services d’uber sur le territoire de Lévis. « Ça nous encourage », a indiqué à ce sujet M. de Le Rue.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? La « déréglemen­tation totale » de l’industrie du taxi à laquelle le projet pilote avec Uber laisse place « par la porte d’en arrière » ne peut plus durer, selon Abdallah Homsy, le porte-parole du Regroupeme­nt des intermédia­ires de taxi (RITQ).
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI La « déréglemen­tation totale » de l’industrie du taxi à laquelle le projet pilote avec Uber laisse place « par la porte d’en arrière » ne peut plus durer, selon Abdallah Homsy, le porte-parole du Regroupeme­nt des intermédia­ires de taxi (RITQ).
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada