UNE INERTIE QUI COÛTE CHER
Le Canadien devrait-il imiter les Blue Jackets pour revamper son attaque massive ?
Claude Julien en a à ras le pompon lorsqu’il fait l’état de la situation de l’attaque massive du Canadien. Encore une fois, au terme du revers contre les Flyers, samedi, il n’a pas été tendre envers les effectifs qu’il envoie sur la patinoire avec l’avantage d’un homme.
« C’est frustrant à regarder », a-t-il lancé, rappelant qu’il envoie sur la patinoire ceux qu’il estime être ses 10 meilleurs joueurs.
En plus d’être frustrante, cette inertie coûtera immanquablement de précieux points au classement dans la course pour une place en séries qui s’annonce folle. En fait, elle lui en a déjà coûté au moins cinq jusqu’ici. Quatre fois, le Canadien a perdu par un but en étant blanchi avec l’avantage d’un homme.
Dans trois de ces matchs, un seul but en supériorité numérique aurait permis à l’équipe d’atteindre le bris d’égalité. Dans l’autre, il lui aurait procuré la victoire.
Quatre buts qui auraient fait passer son pourcentage d’efficacité de 12,6 à 15,1 % et l’équipe de la première position des formations repêchées à la deuxième place dans l’association de l’est. Voyez comme les détails peuvent faire une grande différence.
ST-LOUIS ENCORE SOUS LE NEZ
Voilà sans doute la conclusion qui a incité les Blue Jackets de Columbus à faire appel à Martin St-louis comme consultant des unités spéciales ( voir le texte en page 59).
Appelé à se prononcer sur l’arrivée de l’un de ses joueurs avec qui il a gagné la coupe Stanley à Tampa, John Tortorella a spécifié que les tâches de St-louis ne sont pas encore définies.
Évidemment, on comprend qu’il aura comme principal mandat de secouer l’attaque massive des Blues Jackets. De sa résidence du Connecticut, il pourra analyser les bandes vidéo et tenter de comprendre pourquoi les Jackets affichent un rendement de 14,6 % (28es dans la LNH) depuis le début de la saison.
Étant donné que la situation des Blue Jackets est similaire à celle du Canadien en supériorité numérique, l’embauche de St-louis a assurément soulevé la question suivante dans beaucoup de chaumières. Pourquoi le Canadien n’embauche-t-il pas, lui aussi, un consultant ?
D’ailleurs, plusieurs n’ont pas manqué de souligner le fait que la formation montréalaise venait de voir le Lavallois lui passer sous le nez une nouvelle fois, elle qui n’a jamais daigné donner signe de vie dans les premières années de la carrière de St-louis.
DÉJÀ DEUX TÊTES
L’embauche d’un consultant ne semble pas faire partie de la philosophie de l’équipe. Il y a plusieurs années, Mike Bossy avait proposé ses services à l’état-major du Canadien. « Non merci », lui avait-on répondu.
Cela dit, une tête de plus parviendrait-elle vraiment à replacer ce fouillis? Ils sont déjà deux à s’occuper de cette facette du jeu chez le Tricolore (Dominique Ducharme et Kirk Muller). Ce qui ne l’empêche pas d’afficher un rendement pitoyable de 12,6 %, le pire de son histoire.
Selon Julien, ce ne sont pas les patrons de jeu qui font défaut, mais l’exécution et la prise de décisions.
D’ailleurs, il ne faudrait pas oublier que le rapatriement de Muller dans le giron du Canadien, en juin 2016, avait été considéré comme l’ingrédient qui allait relancer l’attaque massive montréalaise.
La saison précédente, le Canadien s’était classé au 25e rang en avantage numérique avec un pourcentage de conversion de 16,2 %.
L’électrochoc s’était effectivement fait sentir. De 16,2 %, les succès du Tricolore en supériorité numérique sont passés à 19,7 % à la première saison de Muller au poste d’entraîneur associé et à 21,2 % l’an dernier.
Le problème ne semble donc pas derrière le banc.