Le Journal de Quebec

Un infirmier radié pour avoir harcelé une patiente

Il a admis que son comporteme­nt n’avait « aucun bon sens »

- STÉPHANIE GENDRON

Un infirmier de Gaspé a été blâmé et radié 3 mois pour avoir harcelé une patiente sur Facebook et avoir fouillé dans son dossier médical à des fins personnell­es.

Martin Carbonneau, 54 ans, avait rencontré seulement deux fois la patiente de 25 ans au triage de l’urgence de l’hôpital de Gaspé lorsqu’il lui a fait une demande d’amitié sur Facebook.

La jeune femme à la santé fragile, dont l’identité est protégée, se sentait obligée de rester polie envers lui, puisque son état de santé en dépendait, a-t-elle rapporté au syndic de l’ordre des infirmière­s et infirmiers du Québec (OIIQ).

Carbonneau et sa patiente ont échangé quelques messages sur Facebook au printemps 2016. L’infirmier a pris des nouvelles de son état de santé et lui a souhaité « Bonne nuit, petite étoile », puis « Bonne journée, Princesse », peut-on lire dans un jugement récent du Conseil de discipline de l’ordre profession­nel.

La jeune femme lui a répondu qu’elle était occupée et n’allait pas commencer « à jaser » avec lui quotidienn­ement.

À une autre occasion, Carbonneau lui a indiqué qu’il voulait lui remettre en mains propres un objet affirmant qu’il tenterait de se « creuser les méninges pour trouver une autre façon de (la) voir (…). Si non (il va) passer au plan B », sans préciser en quoi consistait ce plan. Le jour même, la jeune femme a bloqué Carbonneau sur Facebook.

DOSSIER MÉDICAL

Au lendemain de cet incident, l’infirmier a consulté le dossier médical de la femme pour trouver son numéro de cellulaire.

Il lui a envoyé par messagerie texte une photo d’un portrait qu’il avait dessiné d’elle et qu’il souhaitait lui remettre.

La patiente lui a alors répondu que de prendre son numéro dans son dossier médical était illégal et qu’elle refusait qu’il la contacte. Elle a ensuite porté plainte au CISSS de la Gaspésie.

Martin Carbonneau a reconnu toutes ses erreurs, ajoutant que ce qu’il avait fait « n’a aucun bon sens ». Il a été radié trois mois pour avoir eu un comporteme­nt qui va à l’encontre de ce qui est admis dans sa profession et deux mois pour avoir fait usage de renseignem­ents confidenti­els à son avantage, des périodes de radiation à purger en même temps.

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