Mourir de froid
Tragique. À l’annonce de la mort d’hélène Rowley Hotte, la mère de l’ex-chef bloquiste Gilles Duceppe, c’est le seul mot qui m’est venu au coeur. Inacceptable. À la nouvelle qu’elle était morte de froid dans une société avancée comme le Québec, c’est le seul mot qui m’est venu à l’esprit.
En pleine tempête et incapable de retourner à l’intérieur, Mme Rowley, 93 ans et en forme, est morte gelée à l’extérieur de la résidence Lux pour aînés. Il y aura enquête du Coroner. En attendant ses conclusions, Marguerite Blais, ministre des Aînés, s’est dite bouleversée.
TOUR DE VIS
Quant aux critères de certification des résidences privées en matière de sécurité, elle en a dit ceci : « S’il faut faire un tour de vis, on va faire un tour de vis supplémentaire ». De toute évidence, il le faudra. Depuis l’annonce du décès de Mme Rowley, plusieurs experts font en effet le même constat : des resserrements sont nécessaires pour mieux assurer la sécurité des personnes aînées en résidence.
Que ces aînés soient « étiquetés » autonomes ou semi-autonomes, le fait est que leurs conditions personnelles sont complexes et variées. C’est pourquoi la sécurité doit s’adapter à cette même réalité.
PAS UN CAS ISOLÉ
Hier matin, Le Devoir nous apprenait même que la mort tragique de Mme Rowley n’est pas un cas isolé. Chez les aînés, depuis 2010, on a recensé au Québec une cinquantaine de décès par hypothermie.
En 2016, trois aînés sont également morts de froid, eux aussi parce qu’ils ont été incapables de retourner à l’intérieur de leur résidence pour cause de portes verrouillées. Révoltant. C’est le seul mot qui me monte à la bouche.
Or, comme à l’habitude, il aura fallu un drame plus médiatisé que les autres pour en alerter les pouvoirs publics. Rien, par contre, ne ramènera à la vie ces personnes mortes de froid.
À toute la famille Duceppe, nos pensées vous accompagnent.