Le Journal de Quebec

Le chauffard aurait roulé à 130 km/h

Un expert reconstitu­tionniste a évalué la vitesse à l’origine de la collision fatale

- CLAUDIA BERTHIAUME

SAINT-HYACINTHE | Le chauffard accusé d’avoir tué un couple en conduisant en état d’ébriété, laissant une adolescent­e orpheline, devait rouler à une vitesse d’environ 130 km/h lors de l’impact, estime un reconstitu­tionniste.

« Ça a été une collision d’une très grande violence », a résumé l’agent Charles Philip Rousseau, de la Sûreté du Québec.

L’expert reconstitu­tionniste témoignait hier au procès de David Leblanc, au palais de justice de Saint-hyacinthe.

Ce dernier est inculpé de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort de Pierre Junior Brousseau et d’émilie Fortin et des lésions à leur fille Anakyme.

Les policiers ont retrouvé une caisse de 12 bières dans la voiture de l’accusé de 36 ans, dont une bouteille décapsulée et presque vide dans le porte-gobelet.

Une analyse sanguine aurait démontré un taux d’alcool de 115 mg.

Le soir du 9 novembre 2016, le chauffard a percuté de plein fouet la voiture des victimes, à Sainte-marie-madeleine, en Montérégie.

L’impact s’est produit lorsque la famille s’est avancée pour traverser le boulevard Laurier – aussi appelé route 116 – à l’angle du rang Nord-ouest. Le trio revenait d’un rendez-vous chez le podiatre et rentrait à son domicile de Chambly.

« Mon père a regardé à gauche et à droite et il s’est engagé. Ma mère a dit : “Attention !” et la voiture était déjà sur nous. Ça s’est passé en une fraction de seconde. Mon père n’a pas eu le temps de rien faire », a témoigné la survivante de 15 ans lundi, devant le juge Stéphane Godri.

DÉPORTÉE SUR 250 PIEDS

L’accusé a frappé la Mazda 3 avec une si grande force qu’elle a été déportée sur une distance de 74 mètres (près de 250 pieds).

Le moteur du véhicule des victimes a quant à lui été éjecté et a terminé sa course 35 mètres (115 pieds) plus loin.

Ces constatati­ons permettent à l’expert Rousseau de déduire que l’accusé roulait fort probableme­nt à une vitesse supérieure à la limite de 90 km/h en vigueur sur la route provincial­e.

« Cet impact-là s’est produit à haute vitesse », a-t-il statué hier, en réponse aux questions de Me Sabrina Labrie, de la Couronne.

Le reconstitu­tionniste n’a toutefois pas été en mesure de déterminer la vitesse exacte de la Hyundai Elentra à partir des éléments recueillis sur la scène.

Les modules de déploiemen­t des coussins gonflables n’ont pas non plus enregistré cette donnée.

C’est donc grâce à des calculs théoriques et à son expérience acquise sur d’autres scènes de collisions que l’expert a pu estimer une vitesse hypothétiq­ue de 130 km/h.

PAS DE TRACES DE FREINAGE

Aucune trace de freinage ou de dérapage n’a été observée avant le lieu de l’impact.

La chaussée était sèche, la visibilité était bonne, les deux véhicules étaient en bon état mécanique et leurs phares étaient allumés, a-t-il noté.

Contre-interrogé par Me Marc-andré Gauthier, de la défense, l’agent Rousseau a admis qu’il était possible que l’accusé ait tenté une manoeuvre d’évitement vers la gauche. Le policier ne pouvait pas non plus exclure que les victimes aient coupé la route de Leblanc.

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PHOTO AGENCE QMI, MARTIN ALARIE David Leblanc, 36 ans, est accusé de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort de deux personnes.

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