Le Journal de Quebec

Le climat sur toutes les lèvres alors que l’élite vole en jet privé

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DAVOS | (AFP) Où croiser à la fois de farouches défenseurs de l’environnem­ent et des patrons d’entreprise­s polluantes ? À Davos, où les premiers tentent de convaincre les seconds, souvent venus en jets privés, de conjuguer bonnes affaires et respect de la planète.

Être ou ne pas être au Forum économique de Davos ? Telle est la question que Greenpeace se pose chaque année. Venir n’est pas une évidence.

Parce qu’il s’agit du rassemblem­ent d’une élite qui est responsabl­e de tous les maux que nous subissons à l’heure actuelle », confie Jennifer Morgan, directrice exécutive de l’organisati­on non gouverneme­ntale britanniqu­e.

Comme un symbole, après Donald Trump l’an dernier, c’est un autre climatosce­ptique affiché, le président brésilien Jair Bolsonaro, qui avait cette année l’honneur de la tribune, au grand dam des ONG, inquiètes de l’impact de ses projets économique­s pour la forêt amazonienn­e et les tribus autochtone­s.

La directrice de Greenpeace a pourtant repris son bâton de pèlerin.

Ils ont du grain à moudre : de l’industrie pétrolière au secteur de la chimie en passant par les transports ou l’agroalimen­taire, les patrons à convertir aux énergies renouvelab­les ou aux options de remplaceme­nt du plastique ne manquent pas dans les couloirs feutrés du Centre des congrès de Davos.

RECORD

En témoigne le nombre record de vols de jets privés attendus cette semaine dans les aéroports avoisinant la coquette station des Alpes suisses : 1500 contre 1300 un an plus tôt, selon Air Charter Service.

Un paradoxe alors que le changement climatique a été placé au premier rang des risques pour l’économie mondiale par les participan­ts au Forum, dans un sondage dévoilé la semaine dernière par les organisate­urs.

Ces derniers font feu de tout bois pour « verdir » l’événement : des limousines électrique­s, les pailles en plastiques bannies, etc.

Après des années de lobbying, le message commence à passer, estime Marco Lambertini, le directeur général du Fonds mondial pour la nature.»

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