Le Journal de Quebec

Des ventes de 40 millions $ et toujours pas rentable

La Société québécoise du cannabis prévoit dégager des profits d’ici 14 mois

- PIERRE COUTURE

Malgré des ventes totalisant 40 millions $ en trois mois, la Société québécoise du cannabis (SQDC) n’est toujours pas rentable. La société d’état prévoit atteindre la rentabilit­é d’ici 14 mois, soit à la fin mars 2020.

« Je peux vous dire que l’on anticipe être en surplus à la fin de la prochaine année financière, soit à la fin mars 2020 », a indiqué hier en entrevue au Journal le président de la SQDC, Jean-françois Bergeron.

Dressant le bilan des trois premiers mois d’activité de la SQDC depuis la légalisati­on de la consommati­on du cannabis à des fins récréative­s le 17 octobre dernier au pays, le grand patron de la société d’état a toutefois appelé les consommate­urs à la patience. La SQDC dit maintenant détenir 15 % des parts de marché de la vente de cannabis au Québec. Le crime organisé, qui occupe le reste du terrain, demeure toujours capable de produire et de vendre à des prix plus bas que la SQDC.

Certains analystes, dont l’économiste de l’institut économique de Montréal (IEDM) Germain Belzile, sont d’avis que la SQDC aura toutes les misères du monde à dégager des profits en raison de sa lourde structure administra­tive.

Selon le président de la société d’état, les fournisseu­rs de la SQDC devraient être en mesure de produire davantage de cannabis au cours des prochains mois, améliorant l’offre tant en magasins que sur le web.

« On anticipait un départ difficile, mais pas comme celui-là. On devrait ainsi voir une améliorati­on au printemps et au cours de l’été dans nos magasins et en ligne », a-t-il laissé entendre.

Avec 40 millions $ de ventes au cours des trois premiers mois de son existence, la SQDC dit avoir écoulé environ 5,7 millions de grammes de cannabis à un prix moyen unitaire de 7,27 $ (taxes incluses).

Le Québec revendique le prix moyen de vente au gramme parmi les plus bas au pays. Le prix moyen de vente par gramme au Canada a été de 9,70 $ (taxes incluses), a précisé le président de la SQDC.

28 NOUVEAUX MAGASINS

Si tout se déroule comme prévu, la SQDC prévoit ainsi l’ouverture de 28 nouveaux magasins d’ici la fin mars 2020. La SQDC compte en ce moment 12 magasins (la plupart ouverts quatre jours par semaine) et plus de 300 employés.

D’ici l’été, trois nouvelles succursale­s de la SQDC ouvriront leurs portes, soit à Brossard, à Joliette et à Gatineau. Par la suite, le rythme d’ouverture de magasins de la SQDC devrait s’accélérer avec l’augmentati­on prévue des approvisio­nnements.

La SQDC cherchera à détenir des succursale­s un peu partout au Québec, dont en Gaspésie, sur la Côte-nord et en Abitibi, a fait valoir M. Bergeron.

D’ici cinq ans, la société d’état anticipe toujours un réseau qui devrait atteindre entre 100 et 150 succursale­s partout au Québec. Actuelleme­nt, 80 % des ventes de la SQDC se déroulent en succursale­s contre 20 % en ligne.

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PHOTO AFP Jean-françois Bergeron a pris les commandes de la SQDC, en octobre dernier, après le départ rapide du président de la société d’état, Alain Brunet (à droite).

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