Lexson Mathieu prend son envol
Le jeune prodige de 19 ans de Québec fera ses débuts chez les pros samedi
Lexson Mathieu savait depuis longtemps que les portes de la boxe professionnelle allaient éventuellement s’ouvrir devant lui. À seulement 19 ans, ce joyau du noble art québécois s’apprête à faire ses débuts au Casino de Montréal, samedi, et il a déjà planifié son scénario victorieux.
Fort d’une quarantaine de combats au niveau amateur, où il a été sacré quatre fois champion canadien, le boxeur de Québec ne tient plus en place depuis qu’il a paraphé une entente de deux ans avec l’organisation de Eye of the Tiger Management, à l’automne, qui lui permet de se consacrer en permanence à sa tâche.
« Toute ma vie, c’était ça, le plan. Au niveau amateur, c’était comme aller à l’école où je faisais mes preuves. Je me suis senti assez confiant et j’ai décidé de tourner pro. Je savais qu’il n’y avait plus grand-chose à aller chercher chez les amateurs, sauf peut-être les Olympiques. Un jour, je veux devenir champion du monde », lance-t-il en entrevue avec Le Journal dans les locaux du club Empire de Sainte-foy où il s’en- traîne sous la supervision de François Duguay, figure bien connue dans la Vieille Capitale.
SURNOM ÉVOCATEUR
Son premier test se nomme Edgar Santoyo (2-1-2, 1 K.-O.), un Mexicain de 26 ans qui se battra à l’extérieur de son pays pour la première fois.
Si le jeune prodige ne se soucie guère de celui qui se dressera devant lui dans le ring, laissant le boulot d’analyse à son entraîneur, une certitude s’impose naturellement chez lui.
« J’ai hâte, je sais ce qu’il va se passer. J’ai déjà tout visualisé dans ma tête. Je m’attends à la victoire. Non, je ne suis pas nerveux. Je sais ce qui va se passer », assure le principal intéressé entre deux exercices.
Ce n’est sans doute pas pour rien qu’il est surnommé The Next alors qu’il pourrait être la prochaine grande vedette du sport au Québec.
Un sobriquet qui colle à la fois à son talent et à sa personnalité.
« C’est François qui me l’a trouvé quand on était en camp d’entraînement aux États-unis. Et pendant le camp, il m’a dit qu’il fallait que je me trouve un surnom. Je n’avais aucune idée quoi choisir. Et lui, avec son imagination, a trouvé ça », souligne-t-il.
DES ARTS MARTIAUX À LA BOXE
Déménagé à Saint-gabriel-de-valcartier en bas âge alors que ses parents recherchaient la tranquillité après avoir vécu le brouhaha de la grande ville dans la région de Montréal, Mathieu a toujours été actif.
Avant la boxe, les arts martiaux s’invitaient à son quotidien, mais le jeune Lexson n’y trouvait pas suffisamment son compte, aux yeux de ses parents, qui ont vu dans la boxe une manière pour leur fils d’exploiter à fond son plein potentiel.
« J’ai grandi dans une bonne famille avec de bonnes valeurs. J’ai pu rester focus dans ce que je voulais faire. Je n’ai pas eu de distractions, rien ne m’a atteint. Ils ont bien fait, d’ailleurs, parce que ça a gonflé ma confiance en moi et ma prestance, soit comment je parle aux gens, comment je suis comme personne, ça m’a amélioré. »
« Je n’aurais pas pu en faire un métier. Puis, il arrivait que je me faisais disqualifier dans les compétitions d’arts martiaux parce que je frappais trop fort ! » raconte celui qui enfilera les gants dans la catégorie des 168 lb chez les pros, mais qui se battra exceptionnellement à 170 lb pour sa rentrée.