Ronaldo condamné à une lourde amende pour fraude fiscale
Le joueur vedette devra payer plusieurs millions de dollars à l’état espagnol
MADRID | (AFP) Retour à Madrid pour Ronaldo, mais à la case tribunal. La vedette planétaire du ballon rond a été condamnée hier par la justice espagnole pour fraude fiscale à une peine de deux ans de prison, qu’il n’aura pas à purger, et à une lourde sanction financière.
Dans le détail, le juge du tribunal madrilène responsable de l’affaire a condamné CR7 à une amende d’environ 3,2 millions d’euros (environ 4,86 millions $ canadien).
La peine de deux ans de prison infligée à l’attaquant portugais, transféré l’été dernier du Real Madrid à la Juventus Turin, a elle été commuée en amende de 554 000 $. En Espagne, les peines allant jusqu’à deux ans ne sont généralement pas appliquées aux personnes sans antécédents judiciaires.
Le footballeur – accusé d’avoir évité de payer 5,7 millions d’euros d’impôts (environ 8,65 millions $ canadien) entre 2011 et 2014 – a déjà versé en juillet dernier à l’administration fiscale un total de 6,7 millions d’euros (10 millions $ canadien), entre les impôts dus et les intérêts, selon le tribunal. Soit un total, entre amende du juge et argent rendu au fisc, de plus de 10 millions d’euros (15 millions $ canadien).
Cependant un accord scellé en juin entre le joueur et les autorités, qui a permis à Ronaldo d’échapper à un procès coûteux en termes d’image et à l’issue duquel il risquait une peine plus lourde, prévoyait le paiement d’un total de 18,8 millions d’euros (29 millions $ canadien). Ce montant a été confirmé hier de source judiciaire.
Contactés par L’AFP, le fisc espagnol, le parquet et le cabinet d’avocats représentant Ronaldo se sont refusés à toute explication sur cette différence.
TOUT SOURIRE
Lunettes de soleil sur le nez et tout sourire, habillé de noir, CR7 est arrivé, main dans la main avec sa compagne Georgina Rodriguez au tribunal situé dans le nord de la capitale espagnole avant d’en repartir une heure et demie plus tard.
Sans pouvoir éviter à chaque fois la centaine de journalistes présents dans l’escalier derrière des barrières, à qui il n’a pas fait de déclarations, il s’est contenté de lâcher un « très bien » à ceux qui lui demandaient comment il allait.
CR7 a signé quelques autographes avant de monter dans son véhicule pour repartir.
Alors qu’il avait demandé pour des raisons de sécurité à pouvoir entrer dans le bâtiment en voiture, ce traitement de faveur lui a été refusé par le président du tribunal.
« Malgré sa grande notoriété, il n’est pas établi que son accès au tribunal par l’escalier habituel puisse compromettre [sa] sécurité », a jugé ce dernier dans une décision rendue publique lundi. Une demande de comparution par vidéoconférence lui a également été refusée.
Le parquet de Madrid avait lancé en juin 2017 ses poursuites contre le quintuple Ballon d’or, qu’il accusait d’avoir utilisé un montage de sociétés basées à l’étranger – aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d’imposition sont très bas – pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ses « droits à l’image » entre 2011 et 2014.
Les avocats de CR7 alléguaient pour leur part une simple différence d’interprétation sur la part de revenus imposables en Espagne.
ENNUIS JUDICIAIRES
Les ennuis judiciaires ne sont pas pour autant terminés pour Ronaldo après l’ouverture en octobre aux États-unis d’une enquête sur les accusations portées par une ancienne mannequin américaine, affirmant qu’il l’avait violée en 2009 à Las Vegas.
La police de cette ville de l’ouest des États-unis a récemment adressé une requête aux autorités italiennes pour obtenir un échantillon D’ADN du footballeur.
Ronaldo a toujours fermement nié ces accusations et dit une nouvelle fois, dans un entretien au quotidien portugais Record le 31 décembre, avoir « la conscience tranquille ».