Le Journal de Quebec

LE MYSTÈRE DE L’AVANTAGE NUMÉRIQUE

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm

Claude Julien, Kirk Muller et Dominique Ducharme ont rassemblé les deux unités de l’avantage numérique pour une courte réunion à la fin de l’entraîneme­nt. Avant ça, les trois entraîneur­s du Canadien avaient consacré plus de la moitié des 50 minutes de l’entraîneme­nt à cette importante facette du jeu.

Le Canadien croupit au 31e et dernier rang de la LNH avec un taux de réussite anémique de 12,6 % en supériorit­é numérique. C’est à des années-lumière des meneurs, le Lightning de Tampa Bay, qui cartonne à 29,5 %. À lui seul, Brayden Point a marqué 13 buts avec l’avantage d’un homme. C’est seulement sept buts de moins que le total du CH depuis le début de l’année.

« Notre jeu en supériorit­é numérique en général doit être meilleur, a reconnu Brendan Gallagher, qui s’est retrouvé au sein de la deuxième vague à l’entraîneme­nt. On n’a pas réussi à trouver notre rythme jusqu’ici, peu importe qui est là. On est capables d’avoir un bon avantage numérique. On doit simplement exécuter. On ne pourra pas changer nos résultats passés. Tout ce qu’on contrôle, c’est ce qui se passe à partir d’aujourd’hui. Ça joue un grand rôle. Il faut continuer, car ça pourrait avoir un gros impact pour nous permettre de nous qualifier pour les séries. »

TRAVAIL D’ÉQUIPE

S’il a confié les responsabi­lités de l’avantage numérique à Muller et Ducharme, Julien ne se défile pas. Il sait qu’il reste le grand responsabl­e.

« Vous l’avez vu aujourd’hui [hier], je m’en occupe aussi, a-t-il répliqué. Je dois quand même superviser et prendre mes responsabi­lités. Mais si tu ne fais pas confiance aux gens autour de toi, tu as les mauvaises personnes. Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas t’en mêler, mais tu dois les laisser faire leur travail. Depuis le début de la saison, on a essayé de travailler sur différente­s choses et [de] les corriger. »

« Les joueurs ont aussi leurs responsabi­lités, a-t-il continué. Quand tu vois des joueurs commettre des revirement­s, parce qu’ils forcent des jeux, je ne pense pas que ça vient du personnel d’entraîneur­s. Bref, les joueurs, les entraîneur­s, on doit tous accepter notre part de responsabi­lité. Aujourd’hui [hier], je me suis impliqué, je me suis assuré que tout soit clair, et je les ai laissés travailler. Mais j’accepte une grande partie des responsabi­lités, car au bout du compte, c’est sur moi. Kirk était là l’an passé, notre avantage numérique était 13e. Il a fait du bon travail. Il n’est pas devenu un mauvais entraîneur au cours de l’été. On doit travailler avec ce qu’on a et trouver une façon que ça fonctionne. »

EFFET INVISIBLE

Depuis le début de l’année, le CH avait espoir de revamper son avantage numérique au retour de Shea Weber. Mais l’effet escompté n’a jamais eu lieu. Durant l’absence du capitaine, le Tricolore se retrouvait au 30e rang du circuit à 14,9 %. Avec Weber en uniforme, l’équipe a fait encore pire à 9,7 %, le pire résultat des 31 équipes depuis le 27 novembre, date de son retour au jeu.

« Les équipes doivent être consciente­s de son tir, a mentionné Gallagher. Mais un de nos problèmes est qu’on n’a pas été capables de lui donner suffisamme­nt la rondelle. Quand on y est parvenus, de bonnes choses se sont passées. Mais nos problèmes ne sont pas seulement ça. Son retour ne pouvait pas régler tous les problèmes. On doit être meilleurs, pas nécessaire­ment marquer à tout coup, mais passer du temps en zone adverse et se donner de l’élan. »

DEUX TROUS

Avant l’ouverture de la saison, Marc Bergevin a échangé Alex Galchenyuk aux Coyotes de l’arizona et Max Pacioretty aux Golden Knights de Vegas. S’il a réalisé deux bonnes transactio­ns, il a aussi sacrifié deux éléments clés en supériorit­é numérique, deux ailiers capables de marquer avec des tirs sur réception. Galchenyuk a mené le CH l’an dernier avec neuf buts en avantage numérique, alors que Pacioretty avait terminé troisième avec six.

« Je dirais honnêtemen­t que ce n’est pas la cause des problèmes, c’est plus profond que marquer des buts, a répondu Julien. Nos entrées en zone adverse, la possession et le contrôle de la rondelle sont nos principaux problèmes actuelleme­nt. Oui, nous avons perdu Pacio, mais nous avons acquis Tatar. Il compense pour les buts marqués. Dans le cas de Domi, les statistiqu­es lui donnent l’avantage sur Galchenyuk.

« C’est parfois difficile à expliquer par moments, a-t-il continué. On est au-dessus des attentes de plusieurs, il ne faut pas s’attarder seulement sur le négatif. Toutes les équipes ont des lacunes, la nôtre est une grande lacune avec l’avantage numérique. On doit corriger la situation. »

À cinq contre cinq, le Tricolore est l’une des puissances, étant au cinquième rang de la LNH avec 112 buts.

C’est vrai qu’il n’y a pas juste du négatif.

« LES JOUEURS, LES ENTRAÎNEUR­S, ON DOIT TOUS ACCEPTER NOTRE PART DE RESPONSABI­LITÉ. » – Claude Julien

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