Le Journal de Quebec

Sentence d’alexandre Bissonnett­e ce matin LES SURVIVANTS DE LA MOSQUÉE RÉCLAMENT 150 ANS DE PRISON

- TAÏEB MOALLA

Pour que justice soit rendue, il faut qu’alexandre Bissonnett­e écope, ce matin, d’une peine de prison à vie sans possibilit­é de libération avant 150 ans, selon une opinion très partagée dans la communauté musulmane de Québec.

« C’est impossible qu’ils lui donnent 25 ans. Ça voudrait dire qu’il sortirait de prison à l’âge de 50 ans environ ! » s’est exclamée Khadija Thabti, veuve d’aboubaker Thabti, une des six victimes de la tuerie. Tout en disant « avoir confiance en la justice », Mme Thabti admet être « très tendue » à quelques heures du verdict.

Mohamed Labidi, administra­teur et ancien président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), a dit « se rallier » aux demandes des familles des victimes. « Vu l’atrocité du crime, les familles sont unanimes à dire que la peine doit être maximale et exemplaire », s’est-il exprimé.

Selon lui, « une peine de 25 ans pourrait encourager les auteurs de meurtres en série. Ce serait un très mauvais message à envoyer. Bissonnett­e doit vivre en prison. C’est ce qu’il mérite ».

« ON VEUT LA JUSTICE »

Raisonneme­nt semblable du côté de Rachid Aouame. Ce rescapé de la tuerie était à l’intérieur de la grande mosquée ce fameux soir du 29 janvier 2017. Il a vu son beau-frère, Azzedine Soufiane, tom- ber en héros sous les balles assassines d’alexandre Bissonnett­e.

« On veut la justice. Tuer une personne, ce n’est pas comme en tuer six. Je veux que le juge applique le droit et les peines cumulative­s. Je n’envisage même pas que le meurtrier puisse être libéré dans 25 ans », a-t-il soutenu.

Il sera présent aujourd’hui au palais de justice de Québec pour entendre le juge François Huot de la Cour supérieure prononcer sa sentence.

« C’est très important d’être là. C’est un soutien moral pour les veuves et les orphelins. La soirée du 29 janvier vit avec moi tout le temps. Je n’arrive pas vraiment à l’enlever. C’est lourd », a-t-il relaté.

TERMINER LE DEUIL

Sébastien Bouchard, porte-parole du Comité citoyen de commémorat­ion de la tuerie, a fait savoir que le collectif qu’il représente ne s’est pas prononcé sur l’enjeu de la peine à infliger à Bissonnett­e.

« On n’a pas pris position là-dessus, a-t-il déclaré. Par contre, il est fort possible que le dénouement judiciaire de l’affaire n’ait pas lieu demain et que la cause soit portée en appel. On trouve ça très triste, car on veut que les familles puissent terminer leur deuil le plus vite possible. »

Même si Bissonnett­e n’a pas été formelleme­nt accusé de terrorisme, M. Bouchard maintient que « c’est un acte terroriste. Il visait à terroriser une communauté ».

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