Québec ne suggère pas encore d’enquête ou de nouvelles règles
AGENCE QMI | Même si le ministre Éric Girard admet que la Caisse de dépôt et placement du Québec est dans une situation où elle « ne devrait pas se trouver » avec une de ses filiales, il refuse de dire si les règles de gouvernance devraient y être resserrées.
« Ça, c’est une question pour l’institution », s’est contenté de dire le ministre des Finances, hier, lors d’une mêlée de presse.
Notre Bureau d’enquête révélait hier qu’une filiale qui appartient à 78 % à Otéra Capital, la Société financière MCAP, a accordé un prêt de 3,3 M$ à une firme du président d’otéra et de son ex-femme pour le financement d’un immeuble à revenus à Côte-saint-luc. Otéra Capital est elle-même une filiale de la Caisse.
Sans vouloir s’ingérer dans les décisions de la Caisse, M. Girard reconnaît qu’il existe une « solution » qui permettrait de dissiper toute apparence de conflit d’intérêts, où il « est absolument interdit de faire des investissements dans le domaine pour lequel on travaille ».
« J’ai pleinement confiance envers les dirigeants de la Caisse. M. Sabia est en contrôle de la situation. Ils ont des règles d’éthique, des règles pour les conflits d’in- térêts, des règles pour la gouvernance », a-t-il indiqué.
Cependant, « nous devons nous assurer que les règles ont été suivies et regarder si elles peuvent être améliorées », a-t-il ensuite ajouté, en anglais.
PAS D’ENQUÊTE... POUR L’INSTANT
La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbeault, ne croit pas qu’il soit nécessaire pour le moment qu’une enquête policière soit menée concernant les révélations de notre Bureau d’enquête.
« Si M. Sabia sentait le besoin d’aller plus loin dans cette investigation, d’avoir recours à l’appui de services externes, de corps policiers, évidemment, on sera au rendez-vous », a-t-elle précisé.
Un corps policier pourrait cependant décider de mener une enquête s’il recevait une plainte en ce sens, mais « on n’est manifestement pas à ce stade-là », a-telle ensuite dit.
Plus tôt hier, Québec solidaire demandait que soit confié le dossier de la Caisse et de ses filiales à l’unité permanente anticorruption, mettant en doute l’indépendance de l’enquête interne que doit mener la Caisse sur ses propres dirigeants.