Le Journal de Quebec

Retour au pusher

- LISE RAVARY e Blogueuse au Journal Communicat­rice, journalist­e et chroniqueu­se

La Société québécoise du cannabis pourrait être obligée de congédier ses employés de moins de 21 ans si le gouverneme­nt fait passer de 18 à 21 ans l’âge légal pour consommer du pot. Le gouverneme­nt parle de quatre employés, la SQDC en dénombre 15.

Ce n’est pas une question de nombre, mais de principe. Un étudiant de 16 ans peut vendre de la bière, du vin et des cigarettes dans un dépanneur, mais une mère de famille de 20 ans serait congédiée par la SQDC.

Québec solidaire, qui a soulevé ce problème, a peut-être fourni une excuse au gouverneme­nt pour se dépatouill­er de sa promesse de porter l’âge légal à 21 ans, décision critiquée même par l’institut national de santé publique du Québec.

Près du tiers des jeunes de 18 à 24 ans consomment du cannabis. Ils reprendron­t contact avec leur pusher.

LE PRIX

Si ce n’est déjà fait. Un membre de ma famille, fin connaisseu­r et consommate­ur de cannabis, le genre de gentil papy à la retraite qui conduit une Volvo, me racontait avoir abandonné la source gouverneme­ntale malgré son enthousias­me pour la légalisati­on. « Plus besoin d’enrichir les Hells », croyait-il.

Il a enduré les heures d’ouverture restreinte­s, les pénuries et la qualité parfois douteuse, mais là, c’est trop : à certains endroits, le pot sur le marché noir à Montréal coûte présenteme­nt environ deux fois et demie moins cher que le pot légal. Et la qualité aurait fait un bond de géant en avant, concurrenc­e oblige. Sans oublier la livraison à domicile qui évite d’attendre dehors à -25. Et jamais de pénurie.

Le fédéral a voulu aller trop vite et le Québec a agi comme si la légalisati­on n’aurait jamais lieu. Et ce n’est pas payant pour l’état. Les Londoniens ont une jolie expression pour décrire ce bordel : même pas capable d’organiser une beuverie dans une brasserie !

lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary

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