« Pour survivre », il mine secrètement de la cryptomonnaie
Lors d’une audience en Cour supérieure où il a été cité une nouvelle fois pour outrage au tribunal, le créateur de la prétendue monnaie virtuelle Plexcoin, Dominic Lacroix, a révélé « subvenir à ses besoins » clandestinement grâce au minage de cryptomonnaie depuis un an.
« Ce n’est pas relié au Plexcoin et ce n’est pas illégal. C’est du Zcash, a-t-il dit. C’est avec ça qu’on mange et qu’on réussit à survivre en attendant. Je n’ai pas le droit de travailler. Je n’ai pas de compte bancaire, pas de carte de crédit. Tous mes paiements sont en retard. Ils ont pris des rouleaux de 25 sous sur mon bureau, ils ont tout pris. Si j’arrête ça, je ne peux plus vivre », a affirmé Lacroix devant le juge Daniel Dumais.
Selon ses dires, cette activité lui permet de recevoir entre 200 $ et 1500 $ par jour.
L’homme est soupçonné d’avoir soutiré 15 M$ à des milliers d’investisseurs avec le Plexcoin. Il n’avait aucun permis pour agir comme courtier. Des ordonnances obtenues par l’autorité des marchés financiers (AMF) pour geler ses biens et ceux de sa conjointe sont en vigueur et Lacroix a dû, l’été dernier, en pleine salle de cour, transférer 3,7 M$ en bitcoins à un administrateur provisoire, Raymond Chabot.
Les avocats de ce dernier et Lacroix étaient en cour, hier, puisque L’AMF a découvert qu’il aurait encore accès à des milliers de dollars en bitcoins dans une adresse nommée « 1CLU4 ».
PAS À LUI, DIT-IL
Lacroix a répété hier que cette adresse ne lui appartenait pas et qu’il soupçonnait une connaissance d’en être détenteur. « Je n’ai jamais eu de bitcoins depuis que j’ai tout donné », a-t-il soutenu.
L’audition « surprenante » « a permis de démontrer la crédibilité complètement nulle » de Lacroix, a plaidé Me Hugo Babos-marchand. Il demande au juge d’ordonner à l’homme de transférer sans délai à l’administrateur tous les bitcoins encore en sa possession.
L’avocate de Lacroix a fait valoir que son client avait fait preuve d’une « grande crédibilité ». « Il a été transparent. Il sait consciemment qu’il s’expose à des outrages et c’est ce qui va arriver, on va l’empêcher de faire du minage », a dit Me Sarah Desabrais, en rappelant qu’il est difficile pour son client de prouver qu’il n’a pas le contrôle de « 1CLU4 ». « Il le démontre avec les moyens qu’il peut et avec sa parole. »
Le juge a par ailleurs cité Lacroix pour outrage au tribunal à la demande de l’administrateur pour avoir présumément violé des ordonnances concernant la production de certains documents et le transfert supposément non complet de ses bitcoins.