Un verdict accueilli par les cris de joie de la famille
Coupable d’avoir tué et démembré son voisin
DRUMMONDVILLE | La famille du sexagénaire retrouvé démembré dans le frigo du sous-sol de sa résidence a lancé un cri de joie lorsque le jury a déclaré l’accusé coupable, hier matin.
Les 12 jurés ont unanimement trouvé Félix Pagé coupable du meurtre au deuxième degré de Roland Baker et d’outrage à son cadavre, au quatrième jour de délibérations au palais de justice de Drummondville.
Le criminel de 25 ans est resté de glace lors de l’annonce de sa peine d’emprisonnement à perpétuité, tandis que la famille de la victime exprimait son profond soulagement.
« Je suis contente ! C’est fini », a dit Norma Baker, une soeur du défunt, après l’annonce du verdict. Cette dame du Nouveau-brunswick avait emménagé à Drummondville avec sa soeur Hélène Baker Isaak pour ne rien manquer du procès sur le meurtre sordide de leur frère.
Pour les proches de M. Baker, ces cinq semaines de procès ont paru interminables, d’autant plus que Pagé se représentait seul. « Ç’a été doublement difficile de l’entendre parler tous les jours », a partagé Mme Baker Isaak.
La famille a craint, par moments, ne pas obtenir justice, sachant que le dossier était complexe et qu’aucun témoin n’a vu l’homicide.
Le frère du défunt, René Baker, se rap- pelait comment Pagé clamait son innocence lors de son arrestation.
« Je tiens à vous dire maintenant qu’il est coupable l’ostie d’innocent », a-t-il lancé.
PLAIES DE DÉFENSE
La procureure de la Couronne, Magali Bernier, est satisfaite que le jury ait cru sa version des événements et non celle de Pagé.
Avant d’ordonner la séquestration des jurés, le juge Alexandre Boucher avait rappelé l’argumentaire des deux parties. Celui de la poursuite présumait que Pagé s’était rendu, le 22 mai 2017, chez M. Baker, son voisin d’en face, à Drummondville, pour emprunter son véhicule.
« Ce qui s’est déroulé au 57, rue Plamondon, à ce moment précis reste nébuleux. Ce qui est clair, c’est que la victime et l’accusé se sont retrouvés à l’étage. L’accusé a assailli M. Baker avec un objet tranchant et piquant ainsi qu’un bâton de baseball. La victime s’est défendue comme en témoignent les plaies de défense retrouvées sur sa main et son thorax. Les coups portés au niveau de la tête de la victime ont causé sa mort », avait résumé le juge.
Le magistrat entendra les représentations sur sentence mercredi, soit la période d’incarcération minimale avant que Pagé puisse demander d’être libéré. Les jurés ont suggéré que le meurtrier ne puisse être admissible à une libération conditionnelle avant 25 ans.
Alors qu’il montait dans le fourgon cellulaire, Pagé a continué de nier. « Il y a maintenant deux victimes dans cette histoire », a-t-il lancé.