Le Journal de Quebec

La marge des pétrolière­s a fondu de 9 cents du litre au Québec

Depuis la mi-décembre, les automobili­stes profitent de meilleurs prix à la pompe

- PIERRE COUTURE

La marge de profit des pétrolière­s a fondu de 9 cents du litre d’essence depuis la mi-décembre au Québec, alors que le prix du baril du pétrole s’est apprécié, a observé Le Journal.

Hier, l’indicateur quotidien publié par la Régie de l’énergie pour un litre d’essence ordinaire (avant taxes) cotait à 55,6 cents, soit 4,6 cents de plus que l’indice de référence Nymex qui s’élevait à 51 cents (après conversion des devises) à la Bourse de New York.

La Régie de l’énergie publie chaque jour un relevé sur les coûts d’acquisitio­n d’un litre d’essence à partir des données obtenues des pétrolière­s et importateu­rs présents au Québec.

L’indice de référence Nymex de New York est basé sur le prix du baril de type West Texas Intermedia­te (WTI).

Or, le 21 décembre dernier, le même indicateur de la Régie s’affichait à 61 cents le litre, soit 13,6 cents de plus que l’indice Nymex, qui cotait plutôt le coût d’acquisitio­n d’un litre d’essence à 47,4 cents.

Hier, le prix du baril de type West Texas s’échangeait à 52,61 $ US, contre tout près de 46 $ US le 21 décembre dernier.

PÉTROLIÈRE­S NERVEUSES

Mais que s’est-il donc passé pour que l’on assiste à une telle baisse ? Une source bien au fait du dossier a indiqué au Journal que des pétrolière­s étaient actuelleme­nt « nerveuses » alors que la Régie de l’énergie songerait à publier de nouveau un indicateur sur la marge estimée de raffinage par litre d’essence vendu au Québec.

Des reportages du Journal publiés en décembre dernier sur les prix de l’essence faisaient état d’un surcoût de 15 à 20 cents du litre imposé aux automobili­stes québécois à la pompe en raison de la marge de raffinage déraisonna­ble des pétrolière­s.

Depuis juin dernier, la Régie de l’énergie a cessé de publier la marge estimée de raffinage touchée par les raffineurs présents au Québec, soit Valero (Lévis) et Suncor (Montréal-est), une donnée pourtant clé pour les consommate­urs qui veulent savoir comment le prix de l’essence fluctue à la pompe.

LE PÉTROLE CANADIEN

La Régie de l’énergie a décidé de ne plus publier cette informatio­n en raison du changement important des sources d’approvisio­nnement des raffinerie­s québécoise­s survenu au cours des dernières années.

Les deux raffinerie­s au Québec (Valero et Suncor) s’alimentent maintenant à plus de 50 % en pétrole canadien, selon des données fournies par l’office national de l’énergie (ONÉ).

Par le passé, ces deux mêmes raffinerie­s achetaient principale­ment du pétrole d’afrique du Nord ainsi que de type Brent provenant de la mer du Nord.

La Régie pourrait publier la marge de raffinage à partir de l’indice de référence Nymex de New York, basé sur le prix du baril de type West Texas Intermedia­te (WTI) qui cotait hier à 52,61 $ US. Or, cet indice ne tient pas compte du prix du baril de pétrole provenant de l’ouest canadien qui est moins cher (43,01 $ US, hier).

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