Le Journal de Quebec

Il y a eu Jackie, ensuite Frank

- RODGER BRULOTTE

Ce fut le début d’une ère nouvelle qui était pour changer l’histoire du baseball. Le tout s’est amorcé avec l’arrivée du premier joueur afro-américain à évoluer dans le baseball profession­nel : Jackie Robinson. Il a commencé sa carrière avec les Royaux de Montréal en 1946.

Hier, le dernier des Robinson à inscrire son nom dans l’histoire du aseball à Montréal, cette fois à titre du dernier gérant des Expos, Frank Robinson, est décédé.

Tout comme Jackie Robinson, il fut un militant pour le mouvement afro-américain des droits civiques. Il n’a jamais craint de défendre les droits des joueurs de baseball afro-américains. Ses prises de décision ont sans aucun doute influencé les Reds de Cincinnati, malgré le fait qu’il a connu une carrière phénoménal­e.

En 1956, il a été nommé la recrue par excellence dans la Ligue nationale, et quelques années plus tard, en 1961, il a remporté le titre de joueur par excellence de la Ligue nationale.

Cette même saison, il a aidé les Reds à atteindre la Série mondiale contre les Yankees.

MAUVAISE TRANSACTIO­N

Après la saison 1965, le directeur général des Reds, Bill Dewitt, a jugé que Frank Robinson, à l’âge de 30 ans, était trop vieux et que sa carrière déclinait. Il a procédé à l’un des pires échanges de l’histoire du baseball. Robinson est passé aux Orioles de Baltimore.

À sa première saison avec les Orioles il a remporté la Triple couronne avec 49 coups de circuit, 122 points produits et une moyenne de ,316. En Série mondiale, son équipe a défait Sandy Koufax et les Dodgers, alors qu’il a été proclamé le joueur par excellence de la Série mondiale.

Les honneurs individuel­s n’étaient pas terminés pour lui. Les chroniqueu­rs de baseball l’ont nommé le joueur par excellence de la Ligue américaine. À ce jour, il est le seul joueur à avoir remporté ce titre dans les deux ligues.

UNE PREMIÈRE

Il est devenu le premier gérant afro-américain du baseball majeur avec Cleveland. Il était joueur-gérant avant de terminer sa carrière. Il a ensuite géré les Giants, les Orioles, les Expos et les Nationals. Sa carrière de gérant est difficile à évaluer, car il n’a jamais eu la chance de diriger des bonnes formations.

CRITIQUÉ

Son passage à Montréal a été difficile pour lui. Il a été critiqué par les partisans et les médias. Sauf que le baseball majeur lui avait demandé de gérer une équipe en phase terminale.

Une fois sa carrière terminée, il était au quatrième rang pour le plus grand nombre de coups de circuit de l’histoire du baseball, avec 586, et ses deux titres de joueur par excellence ne lui ont jamais permis d’être considéré parmi les grands voltigeurs de centre.

Pourtant, il a frappé plus de coups de circuit que Mickey Mantle et Joe Dimaggio.

Robinson n’était pas toujours sociable, mais avec les injustices qu’il a dû endurer, il avait peut-être raison.

Frank était un grand homme qui a toujours défendu les droits des Afro-américains, tout comme Jackie Robinson et Martin Luther King Jr.

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PHOTO D’ARCHIVES Frank Robinson a été à la barre des Expos entre 2002 et 2004.
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