Le Journal de Quebec

La condamnati­on de Bruce Mcarthur soulève la colère et l’incompréhe­nsion

Les familles des victimes critiquent la peine de 25 ans rendue par le juge

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AGENCE QMI | La condamnati­on du tueur en série de Toronto Bruce Mcarthur à 25 ans de prison pour les huit meurtres qu’il a admis laisse un goût amer aux familles des victimes et à plusieurs membres de la communauté gaie de la capitale ontarienne.

Bruce Mcarthur, un paysagiste sexagénair­e, a admis avoir tué huit hommes entre septembre 2010 et juin 2017. Il s’agit de Selim Esen, Andrew Kinsman, Majeed Kayhan, Dean Lisowick, Soroush Mahmudi, Skandaraj Navaratnam, Abdulbasir Faizi et Kirushna Kanagaratn­am. Il démembrait les corps de ses victimes et avait caché certains restes dans des bacs à fleurs sur une propriété de Toronto où il entreposai­t ses outils.

À l’issue de la décision du juge, certaines familles des victimes ont fait part de leur frustratio­n et de leur colère. Nicole Borthwick, une amie de trois victimes de Mcarthur, a fait savoir que la peine était insuffisan­te. « Il a 67 ans. On sait que les gens vivent au-delà de 80 ou 90 ans. Je ne pense pas que cet homme soit capable d’être libre », a-telle dit, selon Global News.

« Cela rend les gens tellement en colère, a-t-elle déclaré au Globe and Mail, tout en trouvant « pitoyable » qu’il n’ait rien dit pendant le procès. Je ne pense pas que cela soit suffisamme­nt réconforta­nt pour les familles ou la communauté. »

Piranavan Thangavel, un ami de Kirushna Kanagaratn­am, a dit qu’il avait encore des questions sur la manière dont Mcarthur avait rencontré ses victimes. « Nous voulons savoir comment Kirushna l’a rencontré », a-t-il déclaré.

200 ANS, « LA PEINE JUSTE »

Dans la communauté gaie de Toronto des voix s’élèvent aussi pour critiquer la décision du juge. « Cela aurait dû être 200 ans, soit 25 ans pour les huit victimes », a déclaré au Toronto Sun le Torontois Brian Smith. Cela aurait été la peine juste. »

Un autre citoyen, Bill Bissett, a parlé d’une décision douloureus­e et blessante pour toute la communauté. Certains, comme Patrick Gamey, étaient d’accord avec le jugement, estimant qu’il était conforme à l’idée d’une réhabilita­tion.

Une vigile sera organisée aujourd’hui pour cette communauté en deuil.

En vertu de son plaidoyer de culpabilit­é, le meurtrier écopait automatiqu­ement d’une peine de prison à vie, sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 25 ans. Mais le juge John Mcmahon devait trancher vendredi à savoir si les peines devaient être consécutiv­es ou concurrent­es.

ENTRE CHÂTIMENT ET VENGEANCE

Pour les huit meurtres, la Couronne réclamait au moins deux peines consécutiv­es de 25 ans fermes pour que Mcarthur, 67 ans, ne retrouve plus jamais la liberté et que les familles des victimes n’aient pas à assister à une audience de libération conditionn­elle.

« Il y a une ligne de démarcatio­n fine entre le châtiment, qui est un principe de condamnati­on approprié, et la vengeance », a fait savoir le juge, vendredi, en soulignant que si M. Mcarthur avait été plus jeune, il n’aurait eu aucune hésitation à imposer des peines consécutiv­es, selon le Globe and Mail.

 ?? PHOTOS REUTERS ET D’ARCHIVES ?? La mère d’une des victimes de Bruce Mcarthur (en mortaise), Santhanala­dchumy Kanagaratn­am, peinait à retenir ses larmes quelques instants après la sentence de 25 ans rendue par un juge, vendredi, alors qu’un ami de son fils répondait aux questions des journalist­es.
PHOTOS REUTERS ET D’ARCHIVES La mère d’une des victimes de Bruce Mcarthur (en mortaise), Santhanala­dchumy Kanagaratn­am, peinait à retenir ses larmes quelques instants après la sentence de 25 ans rendue par un juge, vendredi, alors qu’un ami de son fils répondait aux questions des journalist­es.

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