Des discussions ont vraiment eu lieu avec l’ex-ministre de la Justice
AGENCE QMI | Des hauts fonctionnaires ont confirmé que des discussions avaient eu lieu au sujet de la firme Snc-lavalin avec l’ancienne ministre de la Justice et procureure générale du Canada, Jody Wilson-raybould.
C’est ce qu’a rapporté le quotidien The Globeandmail, hier.
Plus tôt cette semaine, le journal torontois avait rapporté que Mme Wilson-raybould avait subi des pressions de la part du bureau du premier ministre pour faire en sorte qu’une entente négociée soit trouvée afin d’éviter que la compagnie montréalaise ne subisse un procès pour corruption et fraude relativement à des malversations alléguées pour des contrats en Libye.
Jeudi, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que les allégations voulant que des pressions aient été faites sur Mme Wilson-raybould l’automne dernier sont fausses.
Le Globeandmail cite maintenant des hauts fonctionnaires fédéraux – sans mentionner leur identité parce qu’ils ne sont pas autorisés à discuter publiquement de cette question – disant qu’il y a bien eu des discussions.
« DÉBAT ANIMÉ »
Les responsables cités parlent de « débat animé » au bureau du premier ministre ou entre le bureau de M. Trudeau et des membres du cabinet, qu’il ne faut pas interpréter, disent-ils, comme des pressions sur Mme Wilson-raybould.
Une conversation solide n’est pas une pression, a dit l’un d’eux, alors qu’un autre a indiqué que le cabinet du premier ministre avait parfaitement le droit de porter l’affaire devant la ministre de la Justice, car une condamnation à l’issue d’un procès pourrait faire beaucoup de mal à Snc-lavalin et ses employés.
L’abandon des poursuites contre la compagnie d’ingénierie et de construction n’était qu’une des options envisagées dans ce dossier, a ajouté un responsable.
Devant le démenti de M. Trudeau et le refus de Mme Wilson-raybould de dire quoi que ce soit pour des raisons de secret professionnel, les partis d’opposition demandent au comité de la justice des Communes de se pencher urgemment sur ce dossier et d’appeler comme témoins des responsables gouvernementaux, dont Mme Wilson-raybould et le secrétaire principal du premier ministre, Gerald Butts.
QUE DES ALLÉGATIONS
Le ministre de la Justice actuel, David Lametti, qui a succédé le mois dernier à Mme Wilson-raybould, a dit au réseau CTV News qu’il n’y avait pas de preuve suffisante dans cette affaire qui justifierait une enquête du comité de la justice.
« Tout ce que nous avons entendu ce sont des allégations dans un journal », a dit le ministre.