La CAQ fait une erreur, estime Charles Taylor
Il croit que les profs doivent être libres de s’exprimer
AGENCE QMI | L’un des coprésidents de la commission Bouchard-Taylor pense qu’interdire les signes religieux, comme souhaite le faire le gouvernement caquiste avec les enseignants notamment, serait une gaffe.
« Je crois que c’est une erreur. C’est une façon de marquer des gens comme dangereux, difficilement assimilables », a dit le philosophe Charles Taylor à TVA Nouvelles, en marge d’un rassemblement de Québec solidaire (QS), hier, au Cégep de Trois-rivières.
« Nous allons le regretter, à la longue, parce que nous allons voir que ça a été inutile de créer des divisions entre différentes gens dans la société, des divisions qui n’étaient pas nécessaires et qui vont nous avoir fait beaucoup de tort », a ajouté M. Taylor.
NEUTRALITÉ
Celui qui a coprésidé la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, en 2007 et en 2008, aux côtés du sociologue Gérard Bouchard, était l’un des invités de QS.
Plus d’une centaine de militants du parti étaient réunis pour discuter de laïcité et de signes religieux.
Pour l’instant, la position de QS est basée sur les conclusions du rapport de la commission Bouchard-taylor : l’interdiction du port de signes religieux pour les personnes en position de coercition, ce qui exclut les enseignants.
« Les institutions sont neutres, mais la neutralité est une question de l’action que les institutions font, a indiqué M. Taylor. Les individus qui travaillent dans les institutions sont des citoyens comme les autres, ils sont libres de l’expression ou non de leurs positions dans le monde, dans le pays, dans la religion. Ils sont entièrement libres dans leur expression. »
ÉVOLUTION
Les militants solidaires veulent définir une position claire en vue d’un débat qui se tiendra lors du 15e congrès national de QS, le mois prochain.
« Cette réflexion évolue dans l’ensemble de la société québécoise, et nos membres ressentent le besoin de se rassembler pour continuer cette réflexion-là, pour en arriver à une position qui ne changera peutêtre pas du tout. Mais la réflexion, elle, est fondamentale », a expliqué la co-porte-parole Manon Massé.