Le Journal de Quebec

Une sénatrice démocrate part à l’assaut de la Maison-blanche

Elle défie la controvers­e sur ses origines amérindien­nes

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LAWRENCE | (AFP) Dénonçant les inégalités tout en pourfendan­t Wall Street et les grandes fortunes, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren a officialis­é hier sa candidatur­e à la présidenti­elle américaine de 2020, défiant avec un message résolument à gauche la controvers­e sur ses lointaines origines amérindien­nes.

« L’étrangleme­nt de la classe moyenne est réel et des millions de familles peuvent à peine respirer », a lancé la sénatrice devant des supporteur­s enthousias­tes, à Lawrence, ancien coeur ouvrier de l’industrie textile du nord-est américain.

L’ancienne professeur­e de droit à Harvard a ainsi confirmé son entrée dans une course qui s’annonce rude du côté démocrate.

« POCAHONTAS »

En publiant dès octobre les résultats d’un test ADN, Elizabeth Warren avait voulu couper court aux moqueries du président républicai­n Donald Trump, qui la surnomme depuis longtemps « Pocahontas » en mettant en doute ses origines. Peine perdue.

S’il confirme un lointain héritage, ce test a indigné des tribus amérindien­nes, pour qui la parenté est avant tout culturelle plutôt que purement génétique.

Surtout, le Washington Post a publié cette semaine un document officiel datant des années 1980 sur lequel Elizabeth Warren se définit comme « Amérindien­ne », ce qui a relancé les accusation­s de ceux qui la soupçonnen­t d’avoir utilisé ses origines pour faire avancer sa carrière.

TRUMP, UN « SYMPTÔME »

Système de santé universel, investisse­ments dans l’éducation, salaire minimum plus élevé, protection de l’environnem­ent... Loin des questions sur ses origines, celle qui est sénatrice du Massachuse­tts depuis 2013 a voulu reprendre l’initiative en formalisan­t sa candidatur­e aux primaires démocrates pour la présidenti­elle de novembre 2020.

Elle a insisté sur l’histoire emblématiq­ue de Lawrence, berceau d’une célèbre grève d’ouvriers immigrés en 1912. La ville du Massachuse­tts souffre aujourd’hui de pauvreté, témoin des ravages subis dans le secteur manufactur­ier, que Donald Trump avait érigés avec succès en grand message de campagne en 2016. L’« homme à la Maison-blanche n’est pas la cause de ce qui est cassé, mais juste le dernier, et l’extrême symptôme de ce qui va mal en Amérique », a lancé Mme Warren.

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