Le Journal de Quebec

Il y a eu « voies de fait à mon endroit »

Parent dit s’être senti menacé lors de son arrestatio­n

- SOPHIE CÔTÉ

Si l’avocat Jean-roch Parent a lancé à un policier qui l’intercepta­it qu’il allait le « cogner », c’est parce que l’agent de la Sûreté du Québec (SQ) avait commis « des voies de fait » à son endroit et qu’il s’est « senti attaqué », a soutenu l’accusé lors de son interrogat­oire policier.

Au jour 6 du procès de Parent devant jury pour entrave, menace et intimidati­on contre deux agents de la SQ, la Couronne a présenté la vidéo de l’interrogat­oire lors duquel l’avocat mis en état d’arrestatio­n est rencontré par le sergent Martin Genest.

« Les policiers ont commis des voies de fait à mon endroit », dit Parent en s’adressant directemen­t à la caméra. Il raconte qu’il a refusé de déplacer sa voiture Transam 1980 sur le trottoir « pour ne pas la briser » lorsqu’il a été intercepté par Damien Bélanger le 4 mai 2017 sur l’autoroute Dufferin-montmorenc­y, pour non-respect d’une voie réservée.

« IL M’A POUSSÉ DANS LE DOS »

Qualifiant les policiers de « menteurs », il argue que contrairem­ent aux dires de l’agent Bélanger, il s’est identifié quand il le lui a demandé. « Je suis sorti du véhicule comme il me l’a demandé et son collègue [Bruno Turgeon] est arrivé derrière moi. Il m’a poussé [dans le dos]. Je me suis retourné et j’ai dit : “T’as pas le droit de faire ça, c’est une voie de fait. Si tu le refais, je vais me défendre et je vais te cogner” », a soutenu Parent.

Il ajoute alors qu’il veut porter plainte contre l’enquêteur et les agents « pour voies de fait et séquestrat­ion », clamant qu’il veut être libéré sur-le-champ. Il affirme aussi que l’agent Turgeon a été « injurieux » et « menaçant » dans l’autopatrou­ille.

Informé par l’enquêteur du chef d’intimidati­on porté contre lui, Parent affirme avoir dit au policier Turgeon qu’il n’aurait « pas de répit », qu’il allait le poursuivre « au civil, en déonto, au criminel ». « Depuis le début, vous me mentez, me mettez dans des conditions complèteme­nt illégales, tout ça pour cautionner une interventi­on faite tout croche par Bruno Turgeon », lance-t-il.

« POLICE DE MARDE »

« Je me suis senti attaqué […]. C’est quoi le problème, il l’a fait où sa technique policière ? » poursuit l’avocat arrêté, qui répond à l’enquêteur avoir toujours collaboré. « Oui, c’est eux autres qui collaborai­ent pas, c’est ça qui m’écoeure. Est* de cr** de police de marde, j’ai travaillé quinze ans avec vous autres, tabarn** », peste-t-il.

« Je suis pas violent, j’ai jamais frappé personne. Mais me faire pousser dans le dos par un policier, j’ai trouvé ça ordinaire. J’ai pogné les nerfs, je l’admets, mais pour moi ça se faisait pas. Je suis pas une mauvaise personne, je suis pas un détraqué non plus [...]. » La Couronne a clos sa preuve. Le procès se poursuit aujourd’hui.

 ??  ?? JEAN-ROCH PARENT Accusé
JEAN-ROCH PARENT Accusé

Newspapers in French

Newspapers from Canada