En campagne au Texas, Trump réclame de nouveau son mur à la frontière
EL PASO | (AFP) Donald Trump a retrouvé les estrades de campagne hier à El Paso, ville frontalière avec le Mexique, pour vanter le mur qu’il réclame à cor et à cri, avec un oeil sur les négociations au Congrès et un autre sur la présidentielle de 2020. « Nous avons besoin d’un mur. Sans un mur, cela ne fonctionnera pas », a lancé le président américain avant de quitter Washington pour son premier rassemblement de 2019.
Affaibli par la perte de la Chambre des représentants et son recul dans le bras de fer qu’il a engagé avec les démocrates sur l’immigration, M. Trump exige toujours le déblocage de quelque cinq milliards de dollars pour construire la structure controversée.
« Nous allons avoir une foule fantastique », a-t-il prédit, assurant que 75 000 personnes s’étaient inscrites pour venir l’écouter, mais que le « El Paso County Coliseum », d’où il doit s’exprimer, ne contenait que 8000 places. Le président devait entrer sur scène à 21 h (22 h, heure du Québec)
DÉSINFORMATION
La semaine dernière, lors de son discours annuel devant le Congrès, le locataire de la Maison-blanche avait cité la ville d’el Paso en exemple. Mais ses arguments n’ont pas plu à tous ses habitants.
« Elle avait un taux extrêmement élevé de crimes et était considérée comme l’une des villes les plus dangereuses du pays », a-t-il affirmé. « Depuis qu’une puissante barrière a été mise en place, El Paso est devenue une des villes les plus sûres du pays ». Conclusion présidentielle? « Les murs fonctionnent, les murs sauvent des vies ».
Sauf que cette description de cette ville texane ne résiste pas à l’analyse des chiffres. La construction d’une barrière a bien eu lieu sur place en 2008/2009. Or, sur les 30 dernières années, le sommet de la criminalité se situe au milieu des années 1990, avec une baisse d’environ un tiers des crimes violents entre 1993 et 2006.
« El Paso est l’une des communautés les plus sûres des États-unis, et ce depuis bien avant que le mur soit construit », a souligné l’élue démocrate Veronica Escobar, qui estime que le président doit des excuses aux habitants. « Cette désinformation fait des dégâts », a-t-elle ajouté.
LE PRÉSIDENT DÉFIÉ
Par ailleurs, hier, dans un geste de défiance envers Donald Trump, le nouveau gouverneur de Californie allait ordonner le retrait des militaires de la Garde nationale déployés le long de la frontière entre son État et le Mexique.
Le démocrate Gavin Newsom devait signer l’ordre de retrait, hier, à la veille de son discours sur « l’état de l’état » dans lequel il compte dénoncer une « crise fabriquée de toutes pièces ».