Le Journal de Quebec

Soupesoup dans l’eau chaude après la fermeture des restos

Le nouveau propriétai­re pourrait placer la chaîne sous la protection du tribunal

- SYLVAIN LAROCQUE

Les salariés de Soupesoup sont plongés dans l’incertitud­e, la célèbre chaîne de restaurant­s n’excluant pas la faillite en raison de sérieuses difficulté­s financière­s.

Jeudi, les quatre établissem­ents qui appartienn­ent directemen­t à l’entreprise ont brusquemen­t fermé leurs portes. Pour l’instant, seul le resto franchisé de la rue St-denis, à Montréal, demeure ouvert.

« On est en train d’essayer de trouver des solutions », a affirmé hier au Journal l’actionnair­e majoritair­e, Hervé Gévaudan.

Cet homme d’affaires français a récemment acquis le contrôle de Soupesoup de Jacques Parisien, président de Power Communicat­ions et ancien numéro 2 d’astral Media. M. Parisien avait acheté l’entreprise en 2014 de sa fondatrice, Caroline Dumas.

Trois pistes sont actuelleme­nt envisagées pour Soupesoup: un réinvestis­sement qui permettrai­t une reprise rapide des activités, une restructur­ation judiciaire pour réduire l’endettemen­t ou une faillite pure et simple.

DÉFICITAIR­E DEPUIS DES ANNÉES

« On a hérité d’une situation qui était déjà compliquée à la base », a expliqué M. Gévaudan, en notant que l’entreprise est déficitair­e depuis des années. Il dit avoir investi 350000 $ dans l’entreprise, notamment pour l’aménagemen­t d’une nouvelle cuisine centrale qui dessert les restaurant­s.

Pour l’instant, les produits Soupesoup vendus dans les supermarch­és ne sont pas touchés, puisqu’ils sont fabriqués par un sous-traitant.

Un ex-employé qui a été licencié au début du mois a indiqué hier au Journal que Soupesoup lui devait encore de l’argent. « On m’a dit qu’on n’avait plus les moyens de me payer », a-t-il confié sous le couvert de l’anonymat.

Mme Dumas, qui a fondé Soupesoup en 2001, n’a pas gardé un bon souvenir de M. Parisien. « Ça s’est extrêmemen­t mal passé avec lui », a-t-elle déploré.

L’entreprene­ure avait continué à travailler pour Soupesoup après la vente de l’en- treprise, mais en avril 2017, elle a dû partir. « Quand on m’a mise dehors, c’est comme si la DPJ était venue chercher mes enfants », a-t-elle lancé.

« Si je pouvais racheter le nom, je le ferais », a-t-elle ajouté.

PARISIEN RÉAGIT

Joint hier, Jacques Parisien a plutôt soutenu que le contrat d’emploi de Caroline Dumas était arrivé à échéance.

« On a respecté son contrat, elle a été pleinement payée et elle était très satisfaite », a-t-il déclaré.

M. Parisien a assuré qu’il ne craignait pas la fermeture définitive de Soupesoup.

« Je suis relativeme­nt positif que [Hervé Gévaudan] va mettre de l’avant ce qu’il faut pour que Soupesoup survive, aille bien et grossisse », a-t-il dit.

Rappelons qu’au moment de la vente d’astral Media à Bell, en 2013, Jacques Parisien avait eu droit à près de 6 millions $ sous la forme de diverses prestation­s de cessation d’emploi. Pour l’ensemble des six plus hauts dirigeants de l’entreprise, le total s’élevait à 28 millions $.

 ?? PHOTOS COURTOISIE LINKEDIN ET D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER ?? La devanture du Soupesoup de la rue Wellington à Montréal. Jacques Parisien (en haut), qui avait racheté la franchise de sa fondatrice, Caroline Dumas, en 2014, vient de revendre l’entreprise à l’homme d’affaires français Hervé Gévaudan (en bas).
PHOTOS COURTOISIE LINKEDIN ET D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER La devanture du Soupesoup de la rue Wellington à Montréal. Jacques Parisien (en haut), qui avait racheté la franchise de sa fondatrice, Caroline Dumas, en 2014, vient de revendre l’entreprise à l’homme d’affaires français Hervé Gévaudan (en bas).

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