Le Journal de Quebec

Des chiffres qui glacent le sang

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Les chiffres sont à faire dresser les cheveux sur la tête. De 1998 à 2018, 340 entraîneur­s canadiens, tous sports confondus, ont été accusés de délits sexuels. De ce nombre, 222 ont écopé de condamnati­ons. Le nombre de victimes, qui étaient toutes d’âge mineur au moment des faits, atteint 603.

« Ce n’est pas reluisant », ne peut que constater le président de Hockey Québec, Paul Ménard.

« Ici, au Québec, c’est tolérance zéro dès que l’on reçoit une informatio­n en ce sens au sujet d’un entraîneur. »

LE CAS GRAHAM JAMES

Graham James est le cas le plus notoire en la matière dans l’histoire du hockey canadien.

Il a purgé une peine d’emprisonne­ment de trois ans et demi lorsque trouvé coupable d’abus sexuels à l’endroit de Sheldon Kennedy, qui a évolué plus tard dans la Ligue nationale, alors qu’il dirigeait les Broncos de Swift Current.

Plus tard, Theoren Fleury a raconté dans son autobiogra­phie avoir été lui aussi une victime de James.

« Hockey Canada tient un registre des entraîneur­s qui sont délinquant­s sexuels », indique M. Ménard.

« Mais je pense que toutes les fédération­s sportives auraient intérêt à partager les informatio­ns qu’elles détiennent sur leurs entraîneur­s. Ça manque.

Chez Hockey Québec, on vérifie les antécédent­s de tous nos entraîneur­s. C’est obligatoir­e. »

LA POINTE DE L’ICEBERG

Tout en se disant préoccupée par la situation dévoilée par les réseaux d’état de télévision, Isabelle Charest ne se dit pas vraiment surprise en raison des cas qui ont été dénoncés ces dernières années. Mais elle craint que ce ne soit que la pointe de l’iceberg.

En décembre 2017, l’ancien entraîneur de ski alpin Bertrand Charest a reçu une sentence de 12 ans d’emprisonne­ment pour des crimes commis sur neuf de ses protégées dans les années 1990. En octobre dernier, il a déposé une requête afin que sa peine soit réduite à quatre ou six ans.

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