Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Quand le doute s’installe dans un esprit

Vous avez publié plusieurs lettres de croyants et d’incroyants qui, chacun à leur manière, faisaient part de leurs interrogat­ions et de leurs doutes. J’ai toujours eu la foi, mais depuis quelque temps, divers éléments constatés dans le monde me laissent perplexe.

Je soulignera­i d’abord que dans ma famille, comme dans celle de nombreux chrétiens dans le monde à une certaine époque, nous récitions le bénédicité avant les repas. Et c’est le souvenir d’un passage de cette prière où on dit à Dieu « … donner du pain à ceux qui n’en ont pas » qui me pose problème.

Selon les relevés de L’ONU « … chaque jour, dix mille enfants meurent de faim dans le monde dans d’horribles souffrance­s et au désespoir de leurs parents… Et des centaines de millions d’humains ne mangent pas à leur faim ». Que faut-il conclure de ces statistiqu­es? Que des milliards de prières ne valent absolument rien? Que Dieu n’y accorde aucune importance? Que ces morts atroces le laissent indifféren­t puisqu’il choisit de ne rien faire? Ou plutôt devrait-on en déduire que Dieu n’existe pas?

Surtout, que personne ne s’avise de me dire que tout ça est de la faute d’ève qui a commis le péché originel. C’est trop ridicule et simpliste. J’en conclus donc que la religion catholique a raison d’affirmer que pour garder la foi, il ne faut pas trop se poser de questions. D’après vous, Louise, est-ce normal que je me sente coupable d’essayer de comprendre? Anonyme

Je ne sais pas pourquoi vous vous sentiriez coupable puisque c’est le propre de l’humain de chercher à comprendre le monde dans lequel il vit. D’où il vient ? Où il va ? Que va-t-il lui arriver après la mort ? Depuis votre tendre enfance, on vous a inoculé l’histoire d’un Dieu via une image idéalisée, mais dont la réalité repose sur des mystères. Il n’est que normal de vous poser des questions pour comprendre en quoi vous croyez réellement. Quand vous aurez trouvé une réponse qui vous satisfera, vous serez à même de décider si vous continuez à croire ou pas. Bonne recherche ! Et faites-la dans la sérénité.

Commentaid­ermonenfan­t?

C’est une mère exaspérée qui vous écrit. Je suis affectée à la difficile tâche d’aider nos deux enfants à faire leurs devoirs le soir pendant que mon conjoint s’occupe du repas. Rendue en deuxième partie d’année scolaire, je me rends compte que je suis dépassée par les événements. Il faut que je supplie à genoux mon fils de 8 ans pour qu’il s’attable pour faire ses devoirs pendant que ma fille de 11 ans termine les siens en 10 minutes.

Ils sont si différents l’un de l’autre que j’ai du mal à m’adapter à la lenteur de mon fils. Plein de questions me viennent en tête sur ma façon de le diriger dans cette tâche, mais je n’ai aucun point de référence pour savoir si je fais bien ou mal les choses. En tout cas, ce que je fais avec mon fils m’indique que je suis dans le champ plus souvent qu’autrement. Je pensais que mon mari pourrait prendre le relais vu que deux hommes risquent de mieux se comprendre. Mais il ne réussit pas plus à faire travailler notre garçon sans passer par une bonne grosse chicane. Qu’est-ce qu’on fait de si mal avec lui, Louise? Maman à bout

Vous ne faites pas nécessaire­ment quelque chose de mal avec lui. Il est tout simplement différent de sa soeur et vous n’avez pas encore saisi son mode opératoire. Le meilleur conseil que je puis vous donner est de vous adresser au service « Alloprof Parents » mis sur pied par l’organisme d’aide aux devoirs « Alloprof ». Vous pourrez poser toutes les questions qui touchent à l’encadremen­t et à l’attitude à avoir avec votre fils, et on vous donnera aussi tous les trucs pour être un bon accompagna­nt.

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