Un vrai gentleman
Michael Bublé au Centre Vidéotron
Sous le signe de l’élégance, du romantisme et de l’humour, le gentleman Michael Bublé a conquis des milliers de spectateurs en liesse hier soir au Centre Vidéotron, quatorze ans après son dernier passage à Québec.
Le crooner canadien de 43 ans, qui a vendu plus de 75 millions d’albums, a livré un concert irréprochable, simplement intitulé « Une soirée avec Michael Bublé ».
La production de cette sixième tournée en carrière, est ambitieuse. D’abord, un orchestre somptueux formé par rien de moins que 34 musiciens et trois choristes, répartis sur quatre étage, confère un caractère cinématographique au répertoire immortel de l’époque du « rat pack ».
L’apogée de cette puissance musicale a été atteint pendant Cry Me A River, juste avant le rappel. Le moment magistral a fait lever la foule d’un seul bond.
Le chanteur à la voix mielleuse, tiré à quatre épingles, avait comme terrain de jeu un décor des plus léchés, avec une immense passerelle qui a permis de distribuer des poignées de main à des spectatrices hystériques, mais aussi s’éclater avec quelques pas de danse. Lorsqu’il avait besoin d’une ambiance feutrée, des lanternes en forme de diamants étaient suspendues au-dessus du parterre.
DÉCLARATION D’AMOUR
Reconnu pour sa générosité, Michael Bublé connecte avec son public avec une aisance particulière. Son charme n’est pas que légende. L’artiste est profondément sincère quand il s’adresse à ses fans, propageant plusieurs messages d’amour et d’espoir.
Bain de foule, selfie avec les fans, duo avec une spectatrice : Bublé use de tout ce qu’un chanteur peut faire pour s’enticher du coeur de la foule. Et il a de la jasette. Heureusement, ses nombreuses interventions sont aussi touchantes qu’hilarantes.
D’entrée de jeu, après Feeling Good et Haven’t Met You Yet, Michael Bublé a déclaré son amour pour le Québec, se disant « embarrassé » de ne pas être capable de parler français quand il vient ici.
Son allusion au retour d’une équipe de la Ligue nationale de hockey à l’amphithéâtre prouvait qu’il avait fait ses devoirs. « Je viens de Vancouver. On est deux endroits éloignés, mais on a des choses en commun : on déteste les Maple Leafs », a-t-il lancé sous l’approbation de la foule.
AVEC ÉMOTIONS
Le party promis par Bublé en début de soirée a véritablement pris son envol avec Sway, suivie de Such A Night et When You’re Smiling.
Il s’est confié avec émotions sur sa famille et son amour pour son public, sans jamais faire allusion directement au cancer de son jeune fils Noah, qui l’a tenu éloigné de la scène pendant quatre ans. D’une voix tremblotante, il a aussi évoqué la tuerie qui a eu lieu au Texas hier.
Comme il le fait dans toutes les villes où il passe, Michael Bublé a offert un moment mémorable à une spectatrice qu’il a invitée à chanter avec lui. Hier soir, c’est Win, une Vietnamienne résidente de la Beauce, qui a eu la chance de pousser la note sur Home… non sans être complètement bouleversée.
HAUT CALIBRE
Plus tard, Michael Bublé et quelques musiciens se sont réunis en formule intime au bout de la scène, pour un magnifique moment qui a transformé le Centre Vidéotron en piste de danse, au son de You Can Never Tell et I Ain’t Got Nobody.
On est revenu au côté solennel du style crooner au rappel, avec des interprétations tout aussi intenses de Where Or When, et de You’re Always On My Mind,
Certains reprochent à Michael Bublé d’être trop lisse, trop standardisé, mais il est un crooner divertissant et un performeur scénique de haut calibre. Et ça, il faut lui donner.