Un écrasement coûtait la vie à 6 personnes dans Charlevoix
Il y a 25 ans, l’écrasement d’un avion Cessna commercial coûtait la vie à son pilote, un père de famille dans la fleur de l’âge, trois travailleurs et deux ressortissants français en voyage d’affaires, à Saint-irénée, dans la région de Charlevoix.
La triste nouvelle est tombée en soirée, le 3 août 1994. Les corps de six personnes sont retrouvés sans vie près d’un avion pulvérisé sur une terre agricole près du fleuve Saint-laurent. Sous la force de l’impact, les victimes ont toutes été éjectées de l’appareil, un Cessna 421 appartenant à la compagnie Les Ailes de Charlevoix.
Le pilote et ses passagers revenaient d’un voyage d’affaires à Saint-augustin, près de Blanc-sablon. Le pilote Luc Lachance, 37 ans, de La Malbaie, était décrit comme un aviateur expérimenté. Père de deux petits garçons, il avait téléphoné à son épouse vers 19 h 30 à l’aéroport de Charlevoix où il faisait escale pour faire le plein d’essence. Rien ne laissait présager le désastre.
L’avion se dirigeait vers Trois-rivières. Trois des victimes étaient à l’emploi de Transelec, une compagnie de montage de ligne sous-traitante d’hydro-québec. Les deux autres passagers étaient originaires de France et participaient au voyage pour se familiariser avec cette technologie.
PERTE DE CONTRÔLE
Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu au moment du décollage. En pleine montée, environ deux kilomètres après qu’il eut quitté la piste, des témoins ont vu le petit aéronef tourner vers la gauche et piquer brusquement du nez, tandis que de la fumée sortait de l’un des moteurs. L’avion a pris feu en s’écrasant au sol.
Plusieurs citoyens ont accouru vers le site de l’écrasement. Certains se sont mis à la recherche de VTT pour que les premiers répondants puissent les emprunter, mais il n’y avait rien à faire.
« Au décollage, tout semblait normal. Puis, l’avion a brusquement viré à 90 degrés vers la gauche et a essayé de revenir vers la droite ensuite. C’est à ce moment qu’il a décroché et s’est écrasé dans le bois », avait raconté au Journal un témoin, Raymond Lévesque.
SCÈNE D’HORREUR
D’autres ont parlé d’une scène d’horreur. « C’est un des crashs les plus violents que j’ai vus », avait convenu un enquêteur, Jean Desjardins. Le Bureau de la sécurité des transports n’a jamais été capable d’établir avec certitude la cause de l’accident, notamment parce que les moteurs étaient trop abîmés. Toutefois, jamais le comportement du pilote n’a été mis en cause. « Il est probable qu’une perte de pression d’huile au moteur gauche a causé une perte de puissance peu de temps après le décollage. Le pilote n’a pas été capable de maintenir la vitesse minimale de contrôle (VMC) de l’appareil », peut-on lire dans le rapport d’enquête qui a suivi.
— Texte et recherche : Dominique Lelièvre et Stéphane Doré