Donald Trump défend sa stratégie avec la Chine
Le chef du Pentagone lance un avertissement à Pékin
Donald Trump a assuré hier que tout se passait « très bien avec la Chine », défendant sa stratégie économique, deux jours après avoir annoncé l’extension de droits de douane à toutes les importations chinoises.
« Les choses se passent très bien avec la Chine. Ils nous payent des dizaines de milliards de dollars, ce qui est rendu possible par les dévaluations de leur monnaie », a expliqué le président américain, qui accuse régulièrement Pékin d’abaisser le cours de sa monnaie.
Donald Trump, qui ne cesse de souffler le chaud et le froid sur ce dossier, a relancé jeudi la guerre commerciale au lendemain d’une brève séance de négociations à Shanghaï sans avancée.
Il a annoncé que son administration allait infliger, à compter du 1er septembre, 10 % de droits de douane supplémentaires sur les 300 milliards de dollars d’importations chinoises jusque-là épargnées.
Washington impose déjà des droits de douane supplémentaires de 25 % sur plus de 250 milliards de dollars de biens chinois.
MAINS LIBRES
Par ailleurs, le nouveau chef du Pentagone Mark Esper est arrivé hier en Asie pour avertir la Chine que les États-unis ont désormais les mains libres pour concurrencer son arsenal militaire dans la région.
Le ministre américain de la Défense a déclaré avoir choisi l’asie comme but de son premier voyage pour « réaffirmer notre engagement envers la région, rassurer nos alliés et nos partenaires ».
Il a prévenu que les États-unis souhaitent déployer rapidement en Asie de nouvelles armes conventionnelles de portée intermédiaire, maintenant qu’ils ne sont plus liés par le traité INF.
« Nous voudrions le faire le plus tôt possible », a précisé M. Esper dans l’avion qui l’acheminait vers Sydney, première étape d’une tournée en Asie, qui le conduira aussi en Nouvelle-zélande, au Japon, en Mongolie et en Corée du Sud.
TRAITÉ DE DÉSARMEMENT INF
Accusant la Russie de le violer depuis des années, les États-unis se sont retirés vendredi du traité de désarmement INF, conclu pendant la guerre froide entre Washington et Moscou pour interdire totalement les missiles terrestres de portée intermédiaire (de 500 à 5500 km).
Washington est désormais libre de venir concurrencer la Chine, dont l’arsenal est largement constitué d’armes du type interdit par le traité INF, dont Pékin n’a jamais été signataire.
La montée en puissance de la Chine dans la région, où l’armée chinoise s’est emparée d’îles disputées en mer de Chine méridionale, inquiète les alliés traditionnels des États-unis dans la région, comme l’australie et la Nouvelle-zélande.