À trois semaines des Jeux, la catastrophe
Les photos qui nous la montrent radieuse sur le podium de Los Angeles ne disent pas tout : c’est avec une côte fêlée qui lui faisait mal que Sylvie Bernier a remporté sa médaille d’or olympique.
Durant un jour d’entraînement comme un autre au Complexe Claude-robillard, trois semaines avant les Jeux, la plongeuse se prêtait à des exercices routiniers au sol. « J’entends et je sens un craquement », se souvient-elle encore clairement.
Couchée sur le dos et le souffle difficile, son entraîneur doit l’aider à se relever. Dans la même heure, elle remplit un sac et file à la gare d’autobus, direction Québec. Au Peps de l’université Laval, elle se soumet à des radiographies. Diagnostic : une côte fêlée.
À trois semaines des Jeux, c’est la panique. Un médecin y va de ses recommandations. « Ça va te faire mal et il faut que tu réduises ton entraînement de 50 %. Tu ne peux pas continuer au rythme actuel », avise le « doc » avant de lui prescrire des anti-inflammatoires.
Sylvie Bernier exigera de son entourage le secret le plus hermétique sur sa blessure et, durant un séjour à Phoenix précédant son arrivée aux Jeux de Los Angeles, elle s’entraîne à l’heure des bains libres et volontairement à l’écart de l’équipe canadienne. Elle n’effectue qu’une ou deux fois chacun de ses plongeons.
« Même après que j’eus pris ma retraite, ç’a pris des années avant que je ne ressente plus de douleur. »