Sauvons nos lacs

Au Québec, on a beaucoup d’eau, beaucoup de lacs, beaucoup de rivières. C’est peut-être un peu pour ça que ça nous prend du temps avant de nous rendre compte à quel point cette ressource est précieuse et fragile.

C’était plutôt déprimant de lire le dossier du Journal sur l’état de nos lacs, samedi dernier. Plus de quinze ans après l’adoption d’une Politique nationale de l’eau et dix ans après quelques étés marqués par une vaste inquiétude par rapport aux infestations de cyanobactéries, ces fameuses algues bleu-vert, on croyait avoir progressé.

PAS DE MIRACLES

Il semble bien que non. Près de 200 lacs du Québec – à ce qu’on sait – se meurent, parce que les bactéries y prolifèrent au point d’empêcher les autres formes de vie d’y évoluer.

L’explication ? Le phosphore, un fertilisant issu des fosses septiques et des engrais qui s’écoulent des champs. Les sels de déglaçage contribuent également à rendre un cours d’eau incompatible avec la vie.

Il n’y a pas de solutions miracles. Les comités de bassins versants, créés par la Politique de l’eau et animés par les riverains, sont laissés à eux-mêmes et n’ont pas de ressources pour intervenir.

NOTRE RICHESSE

Il faudrait mettre les installations septiques aux normes, alors que ça devrait être fait depuis longtemps, planter des végétaux le long des lacs et mettre les producteurs agricoles dans le coup. Ils n’ont pas plus intérêt que le reste des gens à ce que leurs coûteux engrais se retrouvent dans les lacs plutôt que dans leurs terres. Quant aux sels de déglaçage, il y a des alternatives, mais ce n’est pas demain la veille qu’elles seront largement appliquées.

MOBILISATION

Une chose est sûre, c’est que ça prend une mobilisation d’importance pour préserver notre richesse. Comme c’est trop souvent le cas, il ne faudrait pas attendre de l’avoir perdue avant de constater à quel point elle était importante.