Le Journal de Quebec

Les organisati­ons négligente­s doivent payer le prix fort

- PIERRE COUTURE

De nombreuses entreprise­s négligente­s qui n’ont pas suffisamme­nt investi en sécurité informatiq­ue ces dernières années en paient maintenant le prix.

Les cas récents de vols de renseignem­ents personnels chez Desjardins et Capital One illustrent bien cette nouvelle réalité de fuites de données.

« La plupart des organisati­ons tirent de la patte en matière de sécurité informatiq­ue », signale Patrick Mathieu, expert en sécurité informatiq­ue et cofondateu­r du Hackfest.

Ce dernier se dit ainsi peu surpris de voir de grandes entreprise­s, pourtant très bien structurée­s, en arracher devant des fuites importante­s de données autant internes qu’externes.

DES PRATIQUES DÉPLORABLE­S

L’expert note que beaucoup trop d’entreprise­s laissent encore à certains de leurs employés des accès trop grands à des chambres de données de leurs clients.

« Chez Desjardins, un employé avait accès à des millions de comptes. Chez Capital One, un seul compte permettait l’accès à toutes les données. Ce sont de graves erreurs », a fait valoir M. Mathieu.

Pour Alain Ghiai, expert en sécurité informatiq­ue et PDG de la firme Globex Data, les entreprise­s, les gouverneme­nts et les municipali­tés tendent souvent à minimiser la menace du vol de données dans leurs propres réseaux.

« On se dit souvent que cela n’arrive qu’aux autres jusqu’au moment où le vol de nos propres données survient. Là, on réalise l’importance de bien protéger les renseignem­ents personnels », assure-t-il.

Récemment, la petite municipali­té de Riviera Beach, en Floride, a vu son système informatiq­ue et ses précieuses données complèteme­nt paralysés par des pirates. Pour s’en sortir, Riviera Beach a été contrainte de payer une rançon de 600 000 $ US en bitcoins pour faire débloquer son système et retrouver les données de ces citoyens.

M. Ghiai explique que, après analyse, il s’est avéré que l’origine de la cyberattaq­ue de Riviera Beach était un simple courriel malveillan­t qu’un employé de la municipali­té avait ouvert.

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PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN L’expert en cybersécur­ité Patrick Mathieu rappelle que, chez Desjardins, un seul employé avait accès à des millions de comptes.
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PATRICK MATHIEU Expert en cybersécur­ité

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