Le Journal de Quebec

Le réseau d’hydro - Québec constammen­t pris d’assaut

On dénombre chaque année plus de 500 cyberattaq­ues directes contre la société d’état

- PIERRE COUTURE

Hydro-québec (HQ) dit repousser chaque jour des attaques de pirates informatiq­ues. Annuelleme­nt, la société d’état dénombre plus de 500 cyberattaq­ues directes contre son réseau.

« C’est chaque jour. Nous sommes victimes de différente­s tentatives et on doit demeurer très vigilant », a indiqué au Journal Louis-olivier Batty, un porte-parole d’hydro-québec.

Les pirates qui s’en prennent au réseau D’HQ cherchent des failles pour déstabilis­er les systèmes informatiq­ues et provoquer des pannes de courant qui seraient néfastes à l’économie québécoise. Le réseau électrique D’HQ fait partie de la liste des infrastruc­tures essentiell­es à la sécurité nationale du pays.

Le 5 mars dernier, par exemple, des pirates informatiq­ues auraient réussi à interrompr­e pendant quelques heures le courant dans les réseaux de certains États américains comme la Californie, l’utah et le Wyoming grâce à des logiciels malveillan­ts.

Le Départemen­t américain de l’énergie a qualifié ces pannes de « cyberévéne­ment ».

Le phénomène des cyberattaq­ues a tellement pris de l’ampleur qu’hydro-québec a décidé de créer une équipe complète de surveillan­ce dédiée à la cause à temps complet. La société d’état refuse toutefois de dévoiler le nombre d’employés au sein de cette brigade de surveillan­ce informatiq­ue.

INTERVENTI­ONS MALVEILLAN­TES

Outre les cyberattaq­ues directes sur son réseau, Hydro-québec dit également esquiver quotidienn­ement des dizaines de milliers d’interventi­ons malveillan­tes.

Ces tentatives varient grandement, selon la société d’état. Cela peut aller d’un simple cas d’hameçonnag­e à la réception de courriels malveillan­ts en passant par le vol d’ordinateur­s, de téléphones portables et de listes de clients.

« Avec ses 20000 employés et ses quelque 4 millions de clients, disons que les cas d’interventi­ons malveillan­tes peuvent se multiplier rapidement », a précisé une source bien au fait du dossier.

Hydro-québec soutient toutefois que son réseau électrique n’a jamais été paralysé par des cyberintru­sions de la part de pirates informatiq­ues. Il faut dire que la société d’état détient son propre réseau de télécommun­ications indépendan­t, rendant la tâche plus compliquée aux pirates. Hydro-québec dit également suivre des normes strictes de sécurité édictées pour les grands opérateurs de réseaux électrique­s par la North American Electric Reliabilit­y Corporatio­n (NERC).

Récemment, la NERC a informé Hydro-québec que le groupe de pirates russes Xenotime représenta­it une menace pour les opérateurs de réseaux électrique­s avec son logiciel malveillan­t Triton.

LA MENACE EST PARTOUT

« Hydro-québec doit prendre le dossier de la cybersécur­ité très au sérieux, car les tentatives d’intrusion peuvent venir de partout », précise le spécialist­e en cybersécur­ité, Steve Waterhouse. Selon lui, un pays comme la Chine, par exemple, dans la foulée de l’affaire Huawei, pourrait être tenté de « lancer un message au Canada » en paralysant le réseau électrique d’hydro-québec pendant quelques heures.

L’utilisatio­n d’une simple clé USB par un employé d’hydro-québec à partir de son ordinateur personnel infecté par un virus puis introduite dans un ordinateur de la société d’état pourrait également s’avérer catastroph­ique, ajoute le spécialist­e en sécurité informatiq­ue.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Hydro-québec soutient que son réseau électrique n’a jamais été paralysé par des cyberintru­sions. Ici, le siège social de la société d’état, à Montréal.

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