Du tout-inclus à Québec pour des amis de la maternelle 4 ans
Le ministère de l’éducation a sorti plus de 8600 $ de sa poche pour faire intervenir en sa faveur quatre experts ontariens et new-yorkais sur la question des maternelles 4 ans en commission parlementaire, le 4 juin dernier.
Le Journal rapportait le 20 juin que le ministère avait assumé les frais de déplacement, de restauration et d’hébergement de deux New-yorkais, Carlyn A. Rahynes et Rafael Alvarez.
La facture pour faire témoigner ces deux responsables de l’implantation d’un réseau universel de prématernelles chez nos voisins du sud s’élevait à 4825 $.
Or, deux autres visiteuses ont vu leurs dépenses être entièrement épongées par des fonds publics. Lorelei Eccleston, une directrice d’école du conseil scolaire de Toronto, et Natalie Bryan, une enseignante préscolaire ontarienne, se sont déplacées à Québec du 3 au 5 juin pour témoigner devant les parlementaires.
La facture du séjour des deux expertes ontariennes s’est élevée à 3806 $, ce qui fait monter la somme déboursée par le Trésor public à 8631 $ pour l’ensemble des invités sympathiques au réseau de maternelles 4 ans.
« Elles ne se sont pas déplacées que pour témoigner en commission, mais aussi et surtout pour travailler avec les équipes du ministère à l’implantation des maternelles 4 ans », fait valoir Catherine Major, directrice des communications au cabinet du ministre Jean-françois Roberge.
OBJECTIVITÉ QUESTIONNÉE
Le président de l’assemblée nationale, François Paradis, avait déjà laissé savoir qu’il allait se pencher sur la décision du ministre Roberge de rembourser les dépenses de ses invités new-yorkais.
Le Parti québécois, par l’entremise de son leader parlementaire Martin Ouellet, avait alors dénoncé une « apparence de conflit d’intérêts » et d’« ingérence » du corps exécutif dans le processus législatif.
Le Cabinet de M. Roberge a néanmoins ajouté que couvrir de tels frais sera proscrit à l’avenir, puisqu’il sera possible d’avoir recours à d’autres moyens pour faire entendre les experts de l’étranger.
« Avec les nouvelles installations à l’assemblée nationale, maintenant disponibles depuis peu, il sera plus facile à l’avenir de faire ce type de rencontres ou de consultations via visioconférence, et c’est ce que nous privilégierons dans le futur pour éviter d’autres frais de ce genre », assure Mme Major.