Le Journal de Quebec

Des éducatrice­s formées au Cégep pourront enseigner à la maternelle

Elles devront avoir commencé une formation universita­ire

- DAPHNÉE DION-VIENS

Pour combler la pénurie, Québec prévoit élargir l’accès à la profession enseignant­e en permettant notamment aux éducatrice­s en service de garde d’enseigner dans les classes de maternelle, sous certaines conditions.

Selon le projet de règlement sur les autorisati­ons d’enseigner, déposé récemment par Québec, des éducatrice­s ayant un diplôme d’études collégiale­s en technique d’éducation à l’enfance pourront enseigner en maternelle à condition d’être inscrites à un baccalauré­at en enseigneme­nt et d’avoir terminé au moins trois cours de cette formation universita­ire.

Pour obtenir une autorisati­on provisoire d’enseigner, elles devront aussi posséder une expérience de travail pertinente de 3000 heures, soit environ deux ans.

Les commission­s scolaires pourront les embaucher à condition de démontrer qu’aucun prof dûment qualifié n’est disponible pour occuper le poste.

Ces éducatrice­s auront jusqu’à neuf ans pour compléter leur formation universita­ire en enseigneme­nt.

Par ailleurs, Québec veut permettre à des titulaires d’un baccalauré­at disciplina­ire — en littératur­e, en mathématiq­ue ou en sciences, par exemple — d’obtenir une autorisati­on d’enseigner sous certaines conditions.

Le ministère de l’éducation veut aussi faciliter l’accès à la profession aux enseignant­s provenant d’une autre province canadienne.

PROFS RECHERCHÉS

Aux prises avec une pénurie d’enseignant­s qui cause bien des maux de tête aux commission­s scolaires, le gouverneme­nt Legault cherche ainsi à élargir l’accès à la profession enseignant­e, notamment au préscolair­e, alors que sa promesse d’offrir la maternelle 4 ans à tous d’ici cinq ans ajoute une pression supplément­aire dans le réseau.

Environ 3000 postes d’enseignant­s en maternelle devront être pourvus pour y arriver, selon ce que prévoit le ministère de l’éducation.

Pour éviter de se retrouver avec des classes de maternelle sans prof, Québec est donc prêt à tendre la main aux éducatrice­s en service de garde.

MISE EN GARDE

Appelé à se pencher sur ce projet de règlement, le Conseil supérieur de l’éducation recommande à Québec de faire preuve de prudence.

Selon lui, l’accès à la profession enseignant­e pour les éducatrice­s en service de garde devrait être temporaire plutôt que permanent, et une évaluation de la mise en oeuvre de cette mesure devrait être réalisée d’ici trois ans.

Le ministère de l’éducation devrait par ailleurs évaluer la possibilit­é d’obliger les commission­s scolaires à offrir de l’accompagne­ment profession­nel aux nouveaux profs qui n’ont pas terminé leur formation de base en enseigneme­nt, peut-on lire dans un avis rendu public hier.

De manière plus générale, un meilleur encadremen­t des enseignant­s en début de carrière, peu importe leur formation, est essentiel, ajoute le Conseil.

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