Un maire bénévole depuis 14 ans
Larry Bernier ne travaille pas. Il s’amuse. Et il est hors de question pour lui de toucher un salaire pour gérer ce qu’il appelle son « paradis ».
Depuis qu’il est devenu maire de Lac-édouard, en 2005, une localité de 196 habitants de la Haute-mauricie située entre La Tuque et le Lac-saintJean, M. Bernier n’a jamais été rémunéré. Ni par la municipalité ni par les autres instances où il siège.
À peine demande-t-il du kilométrage à sa municipalité lorsqu’il doit prendre la route. Il a renoncé à environ 70 000 $ en près de 14 ans pour le bien de sa municipalité.
« Pourquoi est-ce que je me payerais un salaire si je n’en ai pas besoin ? J’ai ma pension de retraité de l’enseignement pour vivre. Quand bien même j’aurais deux fois plus d’argent, je ne vivrais pas deux fois plus pour autant », philosophe l’homme de 73 ans.
Lorsqu’il a emménagé à LacÉdouard à sa retraite et pris les rênes de la ville, M. Bernier a eu la surprise de constater que les finances de la municipalité étaient dans le rouge. Dès lors, il a refusé de toucher sa rémunération. Deux conseillers l’ont imité.
Un an plus tard, les coffres étaient renfloués et la ville a continué à prendre du mieux depuis. L’an dernier, elle a même fait l’acquisition d’un « camion à 50 000 $ ». Son paiement est la seule dette de la ville. Néanmoins, M. Bernier continue à vouloir gouverner bénévolement.
INDÉPENDANCE FINANCIÈRE
« Je me sens comblé. Pour moi, je ne travaille pas. Je fais ce que j’aime faire. On est fatigué quand même à la fin de la semaine », plaisante Larry Bernier.
Pas question toutefois de juger pour autant ses collègues maires qui ont de généreux salaires. Larry Bernier est conscient que c’est en grande partie grâce à son solide fonds de retraite qu’il peut jouir d’une telle indépendance financière.
L’agronome de formation ne veut par ailleurs rien savoir de la retraite pour le moment.