Des explosifs pêle-mêle interceptés dans un camion
Les policiers ont surpris le chauffeur à Stoneham
Une cargaison louche d’explosifs pouvant causer un réel « cratère » a été interceptée par des contrôleurs routiers mardi à Stoneham.
Les agents du bureau de Québec Métro ont eu toute une surprise lors d’une intervention de routine auprès d’un camion cube à un poste de contrôle.
« En ouvrant [la porte arrière], il y a des matières explosives qui sont tombées par terre », raconte avec étonnement Éric Labonté, président de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec.
« Le conducteur semblait surpris. Il n’avait pas l’air de savoir ce qu’il conduisait. S’il avait eu un accident, il aurait pu y avoir plusieurs blessés », estime-t-il.
FOUILLIS TOTAL
Le véhicule transportait des matières dangereuses explosives empilées aléatoirement, sans arrimage et avec des boîtes ouvertes.
« Ça ressemble vraiment à un marché aux puces », s’est exclamé Paul Laurier, ex-enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ), en voyant les images.
Selon la Fraternité, le chauffeur ne détenait pas les documents nécessaires à ce transport, soit une carte de compétence ainsi qu’un document officiel de la SQ.
Des inspecteurs en matières explosives ont été dépêchés sur place afin de recueillir des échantillons pour des fins d’analyse, confirme Béatrice d’orsainville, porte-parole de la SQ.
Des infractions de non-conformité à la Loi sur les explosifs ont été remises au conducteur, nous indique-t-on, sans en préciser le nombre ni les montants.
PUISSANT EXPLOSIF
Hier, la SQ ne pouvait se prononcer sur la dangerosité des substances ni nous informer sur la provenance et la destination du transporteur.
« Ça semble être de L’ANFO, un mélange de nitrate d’ammonium et de gaz, analyse Richard Thouin, ancien membre du Groupe tactique de la police de Montréal et expert en explosifs. Avec cette quantité et un détonateur, ça peut causer des dommages incroyables, qui feraient un méchant cratère dans un building. »
INQUIÉTANT
Malgré cela, les spécialistes consultés nuancent qu’il nécessiterait une violente détonation pour créer une « bombe ». La découverte d’une telle quantité d’explosifs demeure inquiétante en tout temps, aux yeux de M. Laurier.
« Tu ne sais jamais où ça s’en va. À des extrémistes de gauche ? De droite ? La menace est toujours là, dit-il. À partir du moment où c’est clandestin, c’est fatigant. »
BOÎTE À SURPRISE
« On ne sait jamais sur quoi on peut tomber. C’est comme une boîte à surprise, déplore M. Labonté. On ne sait jamais si c’est criminel. On n’a pas de manière de riposter. »
Selon lui, il y aurait lieu de renforcer la sécurité des contrôleurs en leur permettant d’être armés.
« C’est une question de santé et sécurité au travail », conclut-il.