Le ministre de l’éducation n’exclut pas la tutelle
RIVIÈRE-DU-LOUP | Confronté à un rapport dévastateur sur la gestion de la Commission scolaire English-montréal, le gouvernement Legault promet une réponse rapide, qui pourrait aller jusqu’à la tutelle et à une enquête criminelle.
« On ne peut pas l’exclure à ce momentci », dit le ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, au sujet d’une mise en tutelle de cette commission scolaire anglophone de Montréal.
Le Journal révélait hier les grandes lignes des conclusions d’un rapport dévastateur sur la gestion de la Commission scolaire English-montréal (CSEM). L’organisme y est décrit comme « dysfonctionnel » et l’un « des pires cas de gouvernance » que l’on puisse imaginer.
En janvier dernier, M. Roberge avait chargé son ministère de se pencher sur les allégations de conflits internes au conseil des commissaires à la CSEM, ainsi que sur des ententes « avec des partenaires non reconnus par le ministère ». Un second rapport, sur l’octroi de contrats par la CSEM, est attendu sous peu au Conseil du trésor.
ENQUÊTE CRIMINELLE ?
À la lecture des conclusions des vérificateurs du ministère, le ministre Roberge n’écarte pas non plus des « mesures judiciaires » éventuelles.
« Quand, dans les recommandations, ça dit qu’il faut revoir la gestion des cartes de crédit, c’est parce qu’il y a un sérieux problème de gouvernance, d’administration, de contrôle, de gestion des fonds publics », souligne Jean-françois Roberge. Invitée à commenter, la CSEM a refusé et a souligné ne pas avoir reçu une copie du document.
SYSTÈME VICIÉ
Au-delà du cas de la CSEM, le rapport évoque un problème structurel dans la gouvernance des commissions scolaires. La confusion entre le rôle des élus scolaires et des administrateurs « devient une excuse pour certaines actions ou pour l’inaction des commissaires », notent les auteurs.
Des conclusions qui tombent à point nommé pour le gouvernement Legault, qui doit déposer cet automne un projet de loi pour abolir les élections scolaires. « Ce rapport-là nous conforte dans notre volonté de revoir la gouvernance des commissions scolaires », indique M. Roberge, tout en se défendant de « faire de la politique » avec les conclusions dévoilées hier.