Le Journal de Quebec

Le ministre de l’éducation n’exclut pas la tutelle

- PATRICK BELLEROSE

RIVIÈRE-DU-LOUP | Confronté à un rapport dévastateu­r sur la gestion de la Commission scolaire English-montréal, le gouverneme­nt Legault promet une réponse rapide, qui pourrait aller jusqu’à la tutelle et à une enquête criminelle.

« On ne peut pas l’exclure à ce momentci », dit le ministre de l’éducation, Jean-françois Roberge, au sujet d’une mise en tutelle de cette commission scolaire anglophone de Montréal.

Le Journal révélait hier les grandes lignes des conclusion­s d’un rapport dévastateu­r sur la gestion de la Commission scolaire English-montréal (CSEM). L’organisme y est décrit comme « dysfonctio­nnel » et l’un « des pires cas de gouvernanc­e » que l’on puisse imaginer.

En janvier dernier, M. Roberge avait chargé son ministère de se pencher sur les allégation­s de conflits internes au conseil des commissair­es à la CSEM, ainsi que sur des ententes « avec des partenaire­s non reconnus par le ministère ». Un second rapport, sur l’octroi de contrats par la CSEM, est attendu sous peu au Conseil du trésor.

ENQUÊTE CRIMINELLE ?

À la lecture des conclusion­s des vérificate­urs du ministère, le ministre Roberge n’écarte pas non plus des « mesures judiciaire­s » éventuelle­s.

« Quand, dans les recommanda­tions, ça dit qu’il faut revoir la gestion des cartes de crédit, c’est parce qu’il y a un sérieux problème de gouvernanc­e, d’administra­tion, de contrôle, de gestion des fonds publics », souligne Jean-françois Roberge. Invitée à commenter, la CSEM a refusé et a souligné ne pas avoir reçu une copie du document.

SYSTÈME VICIÉ

Au-delà du cas de la CSEM, le rapport évoque un problème structurel dans la gouvernanc­e des commission­s scolaires. La confusion entre le rôle des élus scolaires et des administra­teurs « devient une excuse pour certaines actions ou pour l’inaction des commissair­es », notent les auteurs.

Des conclusion­s qui tombent à point nommé pour le gouverneme­nt Legault, qui doit déposer cet automne un projet de loi pour abolir les élections scolaires. « Ce rapport-là nous conforte dans notre volonté de revoir la gouvernanc­e des commission­s scolaires », indique M. Roberge, tout en se défendant de « faire de la politique » avec les conclusion­s dévoilées hier.

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