Le Journal de Quebec

Québec demande à la VG d’enquêter sur le F.- A.-gauthier

Le retour du traversier à Matane n’est plus attendu avant décembre

- MARC-ANDRÉ GAGNON

Les nouvelles révélation­s concernant les vices de constructi­on du NM F.-a.-gauthier et la surveillan­ce de sa fabricatio­n en Italie ont finalement convaincu le gouverneme­nt de demander à la vérificatr­ice générale de faire enquête.

Au lendemain de la diffusion d’un reportage de l’émission Enquête, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a communiqué avec la vérificatr­ice générale pour lui demander de « faire toute la lumière » sur la saga du traversier de Matane.

Lors d’une mêlée de presse avec M. Dubé en marge du caucus de la CAQ qui se tenait à Rivière-du-loup, le ministre des Transports, François Bonnardel, a expliqué que l’enquête de la vérificatr­ice générale, Guylaine Leclerc, portera sur le processus d’acquisitio­n du F.-a.-gauthier, la surveillan­ce des travaux de constructi­on et la façon dont les ressources humaines ont été gérées lors de la réalisatio­n de ce projet.

« C’est important que les Québécois sachent exactement ce qui s’est passé », a souligné le ministre Bonnardel.

« C’est catastroph­ique ce qui est arrivé avec le F.-a.-gauthier, a plus tard commenté le premier ministre François Legault. Alors moi, je veux savoir ce qui est arrivé et où y a-t-il eu un manque. Quels sont nos recours ? Est-ce qu’on a un recours pour vices cachés ? »

FACTURE SALÉE

Comme le révélait en 2015 notre Bureau parlementa­ire, le ministre des Transports, François Bonnardel, évalue que le F.-a.-gauthier a coûté environ 220 M$, en incluant les coûts associés à sa constructi­on et à l’adaptation des quais de Matane, Baie-comeau et Godbout.

Cette somme n’inclut pas tout ce que la Société des traversier­s du Québec a dû dépenser en réparation­s depuis l’acquisitio­n du navire. « Je n’ai pas les coûts finaux de tout ça. On va les avoir en temps et lieu », s’est limité à dire M. Bonnardel.

Le ministre a indiqué que « des sommes importante­s » pourraient être versées par l’assureur du traversier en lien avec certains bris survenus au cours des derniers mois.

Depuis que le NM F.-a.-gauthier a été retiré des eaux, en décembre dernier, la STQ a aussi déboursé d’importante­s sommes pour noliser des autobus, des avions, des navires de remplaceme­nt. Son retour espéré pour septembre n’est plus attendu avant décembre. La société d’état a aussi dépensé environ 3,5 M$ sur le vieux Apollo, qui a été envoyé à la casse deux mois après son achat (au coût de 2,1 M$).

LE PQ VEUT UNE POURSUITE

Le PQ, qui demandait une enquête depuis février, réclame maintenant une poursuite contre le fabricant, sans attendre le rapport de la vérificatr­ice générale.

Celle-ci risque toutefois de se buter à certaines difficulté­s : plusieurs dirigeants ont depuis quitté le navire de la STQ. Le PDG par intérim, François Bertrand, a été congédié en début d’année, avant d’être remplacé par Stéphane Lafaut, l’homme de confiance du gouverneme­nt Legault.

M. Bertrand avait succédé en mars 2017 à Jocelyn Fortier, qui a quitté ses fonctions dans des circonstan­ces nébuleuses. M. Fortier avait lui-même succédé à Georges Farrah, après que ce dernier eut été nommé secrétaire général associé au Secrétaria­t à l’implantati­on de la stratégie maritime du Québec par le gouverneme­nt Couillard. La CAQ, qui avait sévèrement critiqué sa nomination, l'a réaffecté au ministère des Transports, dans un rôle similaire.

Interrogé par notre Bureau parlementa­ire à savoir s’il collaborer­ait à l’enquête de la VG, « si on me sollicite, je me rendrai disponible sans problème », a assuré M. Farrah, dans un courriel.

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