Le Journal de Quebec

Le Québec a perdu davantage de travailleu­rs qualifiés

Selon un institut, la réduction imposée par la CAQ était de la poudre aux yeux

- DIANE TREMBLAY

Les travailleu­rs qualifiés sont ceux qui ont le plus souffert de la réduction de l’immigratio­n au cours des six premiers mois de l’année, selon l’institut canadien pour les identités et les migrations (ICIM), alors que leur nombre est passé de 12 080 à 7150 personnes, soit une baisse de 40,8 %.

Pendant que des villes comme Ottawa (+16 %), Halifax (+13 %) et Winnipeg (+10 %) ont vu leur nombre d’immigrants augmenter au cours des six premiers mois de l’année, les villes de Montréal (-25,9 %), Québec (-30,6 %) et Sherbrooke (-59 %) ont enregistré des baisses très importante­s, d’après une analyse effectuée par L’ICIM à partir de données officielle­s provenant du gouverneme­nt du Canada.

La volonté de la Coalition avenir Québec (CAQ) de réduire de 52 000 à 40 000 le nombre d’immigrants cette année survient dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre qui force les employeurs à diminuer leurs heures d’ouverture ou à prendre moins de contrats puisqu’ils n’ont pas le personnel requis.

D’après l’organisme, l’immigratio­n économique est la catégorie qui a le plus souffert des mesures mises en place par la CAQ.

« On martèle beaucoup pour dire que c’est une question d’intégratio­n et de francisati­on, mais je ne vois pas où les coupures effectuées par le gouverneme­nt contribuen­t à quoi que ce soit à l’intégratio­n, au contraire », a affirmé Jack Jebwab, président de L’ICIM.

LÀ OÙ ÇA FAIT MAL

L’immigratio­n en provenance de la France a chuté de 34,1 % au cours des deux premiers trimestres. Le gouverneme­nt de la CAQ devait couper également dans les trois classes d’immigrants : économique­s, réunificat­ion des familles et les réfugiés, mais dans les deux derniers cas, il lui aurait fallu l’accord d’ottawa.

« UNE IDÉE IRRÉALISTE »

« L’idée de couper de manière égale entre ces trois catégories était irréaliste depuis le départ. L’endroit où le gouverneme­nt avait le plus de marge de manoeuvre, c’est dans l’immigratio­n économique. Alors, les gens, qui ont reçu la directive, n’avaient pas beaucoup d’options, outre de couper dans l’immigratio­n économique sans réfléchir aux impacts que ceci peut avoir sur une ville notamment au niveau de la pénurie de main-d’oeuvre », a ajouté M. Jebwab.

Même si la CAQ veut rehausser le seuil d’immigratio­n pour revenir au niveau d’avant, plusieurs entreprise­s ont pris du retard.

« On n’a pas amélioré quoi que ce soit. Il y a un écart entre ce qu’on avait proposé et le résultat. C’est un écart important qui remet en question la crédibilit­é d’un ministère en matière d’immigratio­n depuis qu’ils sont au pouvoir. C’est de l’improvisat­ion. C’est une promesse que l’on prétend avoir réussie, mais pas de la façon dont il avait proposé de le faire », dit en terminant le président de l’institut.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Lors de la dernière Foire de l’emploi, plus de 14 000 postes étaient à pourvoir dans la région de Québec, en mars dernier. Face à la pénurie de main-d’oeuvre et un taux de chômage à 2,6 %, le recrutemen­t internatio­nal s’avère essentiel pour des employeurs.
PHOTO D’ARCHIVES Lors de la dernière Foire de l’emploi, plus de 14 000 postes étaient à pourvoir dans la région de Québec, en mars dernier. Face à la pénurie de main-d’oeuvre et un taux de chômage à 2,6 %, le recrutemen­t internatio­nal s’avère essentiel pour des employeurs.

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