Le Journal de Quebec

Un guide de survie financière avec la rentrée scolaire

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Mère monoparent­ale de deux enfants dont l’aîné entre au secondaire, Myriam a beaucoup de dépenses en cette rentrée scolaire. Disposant de peu de marge de manoeuvre, elle se demande comment elle pourra arriver à joindre les deux bouts. La réponse ? Un budget !

Le budget est la meilleure façon de faire le point sur sa situation, de savoir où va notre argent et où il faudrait serrer davantage les cordons de la bourse. Même si cet exercice semble très simple à première vue, il comporte aussi quelques difficulté­s. Ne sachant trop par où commencer, Myriam a décidé de contacter un spécialist­e en insolvabil­ité par internet, et a ainsi pu obtenir plusieurs bons conseils.

COMBIEN DÉPENSEZ-VOUS ?

Les postes de dépenses fixes (paiements hypothécai­res ou loyer, taxes, prêt-auto, assurances, remboursem­ents sur les dettes, télécommun­ications, etc.) sont les plus faciles à établir. Là où ça se corse, c’est lorsqu’il faut évaluer les dépenses variables : nourriture, vêtement, cadeaux, argent de poche, loisirs, vacances. « Lorsque nous préparons un budget pour un client, nous nous basons sur des estimation­s de ce que devrait coûter la nourriture et les vêtements, en fonction de la situation familiale. Bien sûr, le montant réel varie d’une famille à l’autre.

Pour Myriam et ses deux enfants, par exemple, nous avons prévu un montant de 180 $ par semaine pour la nourriture et une moyenne de 1600 $ par année pour les vêtements », détaille Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabil­ité, président de Jean Fortin et Associés.

Pour vous aider, utilisez les logiciels gratuits proposés sur les sites des institutio­ns financière­s, ou encore celui-ci : budgetenli­gne.ca. Ils feront les calculs pour vous et proposent également une liste de dépenses, ce qui vous évitera d’en oublier.

QUE FAIRE EN CAS DE DÉFICIT ?

Un budget prend du temps avant d’être finalisé, il doit souvent être ajusté, surtout concernant les dépenses variables. Si certaines sont essentiell­es, comme la nourriture et les vêtements, d’autres (vacances, loisirs, etc.) ne le sont pas. Et même du côté des dépenses incontourn­ables, il arrive qu’elles puissent être retardées. « Ainsi, Myriam pourrait repousser l’achat de vêtements pour elle-même le temps qu’elle ait fini d’absorber les coûts reliés à la rentrée », conseille Pierre Fortin.

Une fois les besoins de base comblés, on peut alors réserver des montants pour les dépenses non essentiell­es. Mais lorsqu’on fait face à un déficit, c’est du côté de celles-ci qu’il faudra couper : la bouteille de vin du samedi soir, le cinéma, le restaurant, le café latte au boulot, etc. Il est souvent plus facile de réduire plusieurs petites dépenses que d’en couper une seule plus importante. « C’est comme un régime amaigrissa­nt : si on est trop ambitieux au départ, on risque de ne pas tenir sur le long terme », mentionne Pierre Fortin.

EST-ON DANS LA BONNE DIRECTION ?

Mettez ensuite votre budget à l’épreuve, car la seule façon de savoir s’il tient la route, c’est de vivre avec ! Notez toutes vos dépenses variables (épicerie, repas au travail, essence, etc.) sur une période d’au moins deux mois. Plus la période est longue et plus le portrait sera réaliste.

Ensuite, comparez les résultats avec vos estimation­s préliminai­res. Si cela ne concorde pas, changez vos habitudes et révisez vos dépenses à la baisse.

Pour sa part, Myriam aura des défis au cours des mois à venir pour absorber les frais reliés à la rentrée scolaire. Avec le temps des Fêtes et les vacances d’été, c’est la période de l’année ou les dépenses variables sont les plus importante­s. D’où la nécessité de les planifier en mettant de l’argent de côté.

De plus, elle avait pour projet de remplacer sa voiture dont elle vient tout juste de terminer les paiements. « Nous lui avons plutôt conseillé de conserver son véhicule pendant au moins deux ans. Les frais de réparation qui devront être budgétés seront moindres que les 400 $ par mois qu’elle devrait débourser pour une voiture neuve », indique Pierre Fortin.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada