Le Journal de Quebec

Un match ne fait pas une saison dans la NFL

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

Une semaine seulement est écoulée dans la NFL, mais à entendre et à lire les observatio­ns tranchante­s d’amateurs et analystes de tout acabit, c’est un peu comme si le sort des 32 équipes était déjà jeté. Les clubs qui ont mal paru ne font que commencer à s’enfoncer, tandis que ceux qui ont bien fait sont voués aux grands honneurs. Et si on prenait un grand respire ?

Il y a bien sûr quelques conclusion­s plus faciles que d’autres à tirer. Après leur sévère vente de feu, il serait étonnant que les Dolphins se sortent de leur profond trou. À l’autre bout du spectre, une semaine suffit pour comprendre que 2019 ne sera probableme­nt pas l’année du déclin de l’empire des Patriots.

Mais au-delà de quelques évidences du genre, la patience, cette vertu qui se perd, demeure de mise. Surtout en ce qui concerne des équipes dont l’entrée en scène fut désastreus­e et que plusieurs voient déjà à l’article de la mort.

Le fait est que, année après année, les mêmes réactions exagérées surviennen­t après un maigre échantillo­n d’un seul match. Un petit exercice simple de retour dans le temps pour rafraîchir la mémoire s’impose alors.

DE ZÉROS À HÉROS

Nul besoin de remonter loin en arrière. Il y a un an, après une semaine d’activités, les mêmes constats apocalypti­ques fusaient.

Qui se souvient, par exemple, des Saints ? À leur match d’ouverture, ils s’étaient fait poivrer par l’attaque des Buccaneers dans une défaite de 48-40. Partout, les gens tournaient leur défensive en dérision et certains avançaient même qu’ils seraient les mêmes bons vieux Saints incapables de freiner personne.

À l’inverse, la pétarade des Bucs suscitait l’admiration, eux qui se sont en plus payé les Eagles la semaine suivante pour porter leur dossier à 2-0. Au final, les Saints ont tout de même terminé avec une fiche de 13-3 après leur chaotique départ, pendant que les Bucs terminaien­t l’année à 5-11. Quand on dit qu’il faut respirer par le nez…

Il y a aussi les Colts, qui s’inclinaien­t face aux Bengals avec un post-mortem troublant : Andrew Luck était fini, la défensive était toujours aussi risible et la saison serait longue. Pourtant, les Colts ont obtenu leur billet pour les séries 16 semaines plus tard.

Il y a aussi les Cowboys, au terme d’une défaite de 16-8 aux dépens des Panthers, qui s’en allaient tout droit en enfer. Dak Prescott n’avait amassé que 170 verges et il y avait débat à savoir s’il était réellement un quart-arrière de franchise. Les Cowboys ont pourtant ensuite joué deux rondes de séries, et dimanche, avec plus de 400 verges et quatre passes de touchés, Prescott s’est vu élever par certains parmi la crème des quarts-arrière. Deux débuts de saisons, deux réactions complèteme­nt démesurées.

L’automne dernier avait aussi débuté en force pour plusieurs équipes. Les Jaguars avaient limité les Giants à 15 points et semblaient voguer vers une autre saison couronnée de succès avec leur suffocante défensive.

Les Bengals avaient marqué 34 points et l’offensive recevait des éloges. Les Packers effectuaie­nt une remontée spectacula­ire face aux Bears et la magie de Rodgers devait opérer jusqu’en février.

Les Jets massacraie­nt les Lions 48-17 et s’imposaient comme l’équipe à surveiller dans la NFL après une semaine. Ce sont là toutes des équipes qui ont fait patate.

ÉQUIPES FRAGILES

Neuf équipes gagnantes lors de la première semaine en 2018 avaient finalement raté les séries. Sept équipes perdantes s’y sont faufilées.

Il serait facile de refaire l’exercice pour plusieurs saisons antérieure­s, mais le point demeurerai­t le même. Après une semaine, on inspire, on expire, on reste calme.

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Nombreux sont les observateu­rs qui condamnent déjà des équipes comme les Steelers, de Ben Roethlisbe­rger, à une longue et fatale agonie parce qu’ils ont très mal paru dimanche dernier, mais la prudence demeure de mise.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Nombreux sont les observateu­rs qui condamnent déjà des équipes comme les Steelers, de Ben Roethlisbe­rger, à une longue et fatale agonie parce qu’ils ont très mal paru dimanche dernier, mais la prudence demeure de mise.
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