Un masso se prenait pour un médecin
C’est la deuxième fois que l’homme se fait prendre en 15 ans
Un massothérapeute de Québec qui a déjà proclamé avoir « un don du ciel » a été pris à pratiquer la médecine illégalement pour la deuxième fois en 15 ans.
Jean-françois Brabant a plaidé coupable aux deux accusations qui pesaient contre lui à la chambre pénale du palais de justice de Québec, la semaine dernière. Cela lui a valu une amende de 9000 $.
Le Collège des médecins du Québec lui reprochait d’avoir exercé des activités réservées aux docteurs, soit de diagnostiquer et de déterminer le traitement médical d’un patient, les 9 et 16 avril.
CLIENT MYSTÈRE
Ces jours-là, une enquêteuse de l’ordre se faisant passer pour une cliente, une technique fréquente pour obtenir une preuve, a consulté le fondateur de l’institut privé de myofascialogie du Canada, et a constaté les infractions. La myofascialogie, que Brabant enseigne aussi, est un massage exercé avec une forte pression à un endroit précis du corps, explique l’ordre. « Le problème est quand on l’utilise comme traitement afin de soigner une maladie, explique Leslie Labranche, relationniste du Collège des médecins du Québec. Ça devient une pratique illégale. »
Un montant de 35 000 $ était réclamé au départ à Brabant pour ces infractions « afin de protéger le public et d’avoir un effet dissuasif sur lui et la collectivité », lit-on dans les constats.
Car l’homme est un récidiviste. Il avait été sanctionné pour des offenses semblables au terme d’un procès en 2004.
« JE TRAVAILLE POUR DIEU »
Lors de son témoignage, à l’époque, il avait souligné avoir « un don, un “cadeau” qu’il a reçu du ciel », peut-on lire dans le jugement. Il avait même glissé : « Je travaille pour Dieu ».
Brabant se défend aujourd’hui en affirmant qu’on a déformé ses propos à la cour.
« Si on me reposait la question, je dirais que ce ne sont pas mes mains qui guérissent, mais que le corps le fait lui-même par la suite », argue Brabant.
Selon lui, le Collège des médecins fait la chasse aux massothérapeutes et ostéopathes, qui n’ont pas d’ordre professionnel. En conséquence, ses collègues et lui travailleraient dans des conditions trop rigoureuses. « Ça nous rend tous illégaux au Québec. C’est illogique, déplore-t-il. C’est une forme de médecine. Mais il n’y a jamais aucun de mes clients qui s’est plaint. »