LE MAIRE DE LÉVIS EST UN CACHOTTIER
Il tente même de dissimuler le nom de son attachée de presse...
Parmi les maires des 10 plus grandes villes du Québec, Gilles Lehouillier est celui dont les coûts et la composition du cabinet sont les plus secrets, a constaté
La Ville de Lévis cache le nom et le salaire des employés du cabinet politique du maire Gilles Lehouillier.
Le Journal a formulé une demande d’accès à l’information aux 10 plus grandes villes du Québec concernant l’équipe politique de chacun des maires afin de connaître la rémunération globale de chaque cabinet.
Alors que la grande majorité des villes ont fourni les données demandées, la Ville de Lévis a retourné un tableau entièrement caviardé.
En effet, les noms des six employés et le montant de leur salaire annuel, de leurs avantages sociaux et de leur rémunération globale ont tous été biffés. La seule information qui a été fournie est le titre du poste.
On a même masqué les noms de David Chabot, directeur du cabinet de Gilles Lehouillier, et de Geneviève Côté, attachée de presse, deux figures bien connues du bureau de la mairie.
La Ville invoque l’article 114.7 de la Loi sur les cités et villes qui souligne qu’un membre du personnel d’un cabinet n’est pas un employé de la municipalité.
Elle soulève aussi l’article 34 de la Loi sur l’accès à l’information (LAI) qui prévoit que puisque les informations émanent d’un cabinet municipal, elles ne sont pas accessibles à moins que la Ville le juge opportun.
À SHERBROOKE AUSSI
Du côté de Sherbrooke, la Ville a bien donné le nom et le titre de chacun des six employés, mais a gardé secrets les salaires et avantages sociaux de tous. Elle a aussi utilisé l’article 34 de la LAI. Dans ce cas, c’est le maire lui-même, Steve Lussier, qui a refusé l’accès aux données.
« Après consultation, le maire refuse de divulguer ces renseignements », a écrit le responsable de l’accès à l’information, Pierre Charrette.
Par contre, on a consenti à donner les noms, titres et salaires des six employés du cabinet de l’opposition.
Québec et Laval ont fourni des renseignements partiels. À Québec, on a masqué les salaires des employés fonctionnaires qui oeuvrent dans le cabinet politique de Régis Labeaume, mais on les a tout de même identifiés et on a renvoyé aux conventions collectives des fonctionnaires pour les échelles salariales.
On a aussi fourni les enveloppes globales des cabinets de la mairie (898 573 $) et de l’opposition (470 564 $) comme adoptées dans le budget 2019.
À Laval, les salaires des employés de soutien n’ont pas été divulgués et aucun total n’a été fourni. Notons que le maire, Marc Demers, possède le cabinet le plus garni au Québec, avec 16 membres et une rémunération d’au moins 815 000 $. Celle-ci ne comprend pas les salaires de cinq employés de soutien et d’une secrétaire administrative.
TOTALE TRANSPARENCE À MONTRÉAL
En revanche, plusieurs villes, dont Montréal, font preuve d’une transparence complète en divulguant les données de chacun des membres des cabinets politiques ainsi que la rémunération complète. C’est aussi le cas de Saguenay, Gatineau, Longueuil, Trois-rivières et Terrebonne.