La reconnaissance faciale pour faire chuter la facture
La facture pour la construction d’un centre de prédédouanement américain « traditionnel » à l’aéroport de Québec est estimée actuellement à 75 millions $. Pour atténuer les coûts, la direction suggère l’utilisation de la reconnaissance faciale.
« C’est une infrastructure incontournable pour le succès à moyen et à long terme de l’aéroport. On doit le faire. Cependant, on trouve la facture extrêmement salée », concède au Journal le président et chef de la direction, Stéphane Poirier.
Cela fait maintenant plus de 10 ans que l’aéroport international Jean-lesage de Québec (YQB) souhaite obtenir un centre de prédédouanement américain. L’un des points de friction des dernières années avec Ottawa était la question du salaire des douaniers.
FRAIS
Au printemps dernier, YQB a finalement fait savoir au fédéral qu’elle accepterait de payer ces frais. Dans une lettre, l’aéroport a également demandé à Ottawa de mettre en place le cadre législatif qui allait permettre la sortie de terre de l’infrastructure.
Ce qui a été complété cet été pour la construction d’un centre de prédédouanement américain « traditionnel », comme on retrouve à Toronto ou à Montréal.
La différence, c’est que YQB doit assumer les salaires, les avantages sociaux et les indemnités de déménagement des employés des douanes américaines.
« Pour nous, un modèle traditionnel représente 100 000 pieds carrés additionnels et 16 douaniers supplémentaires. Ce sont des coûts élevés », avance M. Poirier. « Par an, cette infrastructure représente des coûts opérationnels de 10 millions $ », poursuit celui qui ne veut pas d’une installation qui sera désuète d’ici cinq ans.
DES EXEMPLES
C’est pourquoi il aimerait s’inspirer de certains aéroports, notamment ceux de Miami et de Detroit, qui testent actuellement des concepts de reconnaissance faciale pour la construction de leur centre de prédédouanement. Une solution qui « faciliterait » la vie aux voyageurs et qui ferait chuter la facture du projet.
« Cette infrastructure serait beaucoup plus minime que les 100 000 pieds carrés exigés. Le fédéral nous dit qu’il n’a pas de cadre législatif pour faire cela. Nous leur avons proposé de faire un projet pilote à Québec », répond le président.
Selon lui, en plus d’économies considérables sur la construction du bâtiment, cette option permettrait d’améliorer l’expérience des voyageurs. Les Américains auraient aussi la possibilité de tester leur technologie en sol canadien. La direction estime que tous les paliers gouvernementaux devront s’impliquer financièrement.