Forcier à l’honneur
Le Festival du nouveau cinéma présente trois films du cinéaste
«Àmonâge,ça seprendbien !» – André Forcier
On célèbre beaucoup le cinéaste André Forcier au Festival du nouveau cinéma (FNC) cette année. En plus d’avoir projeté hier soir en première mondiale son nouveau film Les fleurs oubliées, le FNC présentera aujourd’hui et samedi des versions restaurées de ses classiques L’eau chaude, l’eau frette et Le vent du Wyoming.
Le singulier réalisateur qui a célébré l’été dernier son 72e anniversaire a aussi eu droit à un hommage lors de la soirée d’ouverture du FNC la semaine dernière.
Rappelons que c’est la seconde fois en moins de deux ans que l’oeuvre de Forcier est soulignée de la sorte; il avait reçu un Iris hommage pour ses 50 ans de carrière au Gala Québec Cinéma pas plus tard qu’en juin 2018.
« À mon âge, ça se prend bien! » a lancé en riant Forcier, lors d’une entrevue accordée au Journal hier.
Forcier se dit heureux de voir son film L’eau chaude, l’eau frette (1977), un classique de notre cinéma, avoir droit à une seconde vie grâce au travail de restauration d’éléphant : mémoire du cinéma québécois, projet philanthropique mis sur pied par Québecor.
UNE NOUVELLE VIE
Un de ses films les plus connus, L’eau chaude, l’eau frette brosse le portrait d’une bande d’amis d’un quartier populaire de Montréal, dans les années 1970. La version fraîchement restaurée du long métrage sera projetée ce soir à 18 h au Cinéma Impérial, en présence de quelques membres de l’équipe du film.
« Je suis content parce que je trouve que la gang d’éléphant a fait une maudite belle job, souligne Forcier. La restauration est très réussie. Et c’est un film que j’aime encore beaucoup. »
L’hommage à Forcier se poursuivra samedi avec la présentation d’une version restaurée d’un autre film important du cinéaste, Le vent du Wyoming (1994). La projection aura lieu à 15 h à la Cinémathèque québécoise.
« MARCHAND DE LIBERTÉ »
Surnommé « l’enfant terrible du cinéma québécois », André Forcier a toujours fait ses films à sa façon et avec une grande liberté. Son acteur fétiche Roy Dupuis l’a d’ailleurs déjà décrit comme « un marchand de liberté ».
Quand on lui demande lequel de ses films le rend le plus fier, Forcier répond sans hésiter : Le vent du Wyoming.
« C’est certainement le film que j’ai fait que je préfère, mais il y a d’autres films que j’aime beaucoup et que je trouve qui sont malheureusement passés un peu inaperçus », ajoute-t-il.
« C’est le cas par exemple de Je me souviens (2009). C’était pourtant une très belle histoire sur une petite fille qui n’a pas eu d’amour de sa mère et qui découvre la parole en apprenant à parler une langue menacée, le gaélique. Je trouve qu’il y a des liens à faire avec la situation québécoise. C’est quand même aussi un film politique qui parle des conditions des syndicats communistes qu’il y avait à une certaine époque dans le nord du Québec et de l’ontario. Je ne sais pas trop pourquoi ce film est passé inaperçu à sa sortie. »