Le Journal de Quebec

Réjouissan­te nostalgie

Fleetwood Mac au Centre Vidéotron

- CÉDRIC BÉLANGER

Il a peut-être fallu attendre qu’ils soient tous âgés d’au moins 70 ans pour enfin les voir à Québec, mais personne n’a boudé son plaisir, hier soir, quand Fleetwood Mac a généreusem­ent déballé presque tout ce que son répertoire compte de succès au Centre Vidéotron.

Dire que plusieurs fans ont craint que cette soirée de réjouissan­te nostalgie, qui a largement rempli ses promesses, leur file entre les doigts quand la vente de billets ne levait pas du tout, il y a quelques semaines.

Heureuseme­nt, à la faveur d’un blitz publicitai­re de dernier instant, le vent a tourné et la mythique formation britanniqu­e a fini par aimanter plus de 8000 nostalgiqu­es.

Ils étaient donc tous là, à l’exception notable de Lindsay Buckingham, viré l’an dernier de ce groupe qui, autrement, a miraculeus­ement survécu à d’innombrabl­es querelles matrimonia­les et artistique­s depuis les années 1970.

La favorite de la foule, Stevie Nicks, et Christine Mcvie, toutes deux en étonnante forme vocale à 71 et 76 ans, le bassiste John Mcvie, le plus effacé de la troupe, et le dynamique batteur Mick Fleetwood ont maintenant pour alliés les guitariste­s Neil Finn (ex-crowded House) et Mike Campbell (ex-tom Petty and The Heartbreak­ers), en plus de miser sur trois autres musiciens et deux choristes pour la tournée.

Est-ce le même plaisir sans Buckingham ? Difficile à dire vu de Québec, sans concert antérieur pour comparer.

Chose certaine, les nouveaux venus se sont bien intégrés au groupe et il n’était pas question pour eux de rester dans l’ombre des originaux, comme l’a prouvé rapidement Campbell quand il a explosé d’un solo incisif Black Magic Woman (leçon d’histoire : non, ce n’est pas une création de Santana, elle vient de Fleetwood Mac).

DU SURPLACE, PUIS DE LA COHÉSION

La machine Fleetwood Mac a quand même fait un peu de surplace au départ.

Malgré les cris de joie d’un public vendu à leur cause, l’interpréta­tion collective de The Chain, l’un des sept titres de l’album culte Rumours au programme, tirait de la patte et la qualité du son laissait à désirer, un problème épisodique pendant le spectacle.

Little Lies, premier morceau chanté par Christine Mcvie, avait heureuseme­nt plus d’entrain, mais c’est quand Stevie Nicks, dont la voix ne semble vraiment pas vieillir, s’est lancée dans Dreams que le concert a pris son élan et que la cohésion s’est installée à demeure entre les membres du groupe.

Majoritair­es dans les estrades, les baby-boomers ont dégainé à plusieurs reprises leurs téléphones cellulaire­s, que ce soit pour filmer Everywhere et ses harmonies vocales parfaites ou pour illuminer la place quand Neil Finn, secondé par Stevie Nicks, a repris le classique de son ancien band, Don’t Dream It’s Over.

Parlant de Nicks, elle a dédié Landslide à tous les pompiers « qui font un travail extraordin­aire » en Californie pour combattre les feux de forêt qui menacent notamment sa maison de Santa Monica.

Et quand Fleetwood Mac a conclu en couplant quatre morceaux de Rumours, parmi lesquels une impeccable Go Your Own Way, à une émouvante reprise de Free Fallin’, prise en charge par Stevie Nicks en hommage à son vieil ami Tom Petty, on a oublié qu’ils nous avaient fait attendre plus de quarante ans.

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 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? Neil Finn et Mike Campbell, les petits nouveaux de Fleetwood Mac, se sont bien soudés aux membres originaux toujours en poste, a-t-on constaté, hier soir, au Centre Vidéotron.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Neil Finn et Mike Campbell, les petits nouveaux de Fleetwood Mac, se sont bien soudés aux membres originaux toujours en poste, a-t-on constaté, hier soir, au Centre Vidéotron.

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