Le Journal de Quebec

La Ville de Québec minimise les problèmes

- JEAN-LUC LAVALLÉE

La Ville de Québec assure qu’il n’y a « pas d’enjeu » de santé et de sécurité pour ses policiers à la centrale du parc Victoria, malgré des dégâts d’eau souillée récurrents provoqués par des détenus qui bouchent volontaire­ment leurs toilettes.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a pourtant bel et bien noté cinq « dérogation­s » dans un rapport d’interventi­on, en plus d’ordonner à la Ville de procéder à des correctifs d’ici le 7 novembre.

« Ce ne sont pas des dérogation­s, mais des recommanda­tions », a plaidé le conseiller municipal Jérémie Ernould, envoyé au front hier pour répondre aux questions des journalist­es à la suite d’un reportage de Radio-canada. Et toutes ces « recommanda­tions », pour reprendre ses mots, seront suivies, a-t-il promis.

« Personne ne travaille dans des conditions atroces (avec) des dégâts d’eau qui coule sur leurs bureaux. Tous les locaux en dessous (du bloc cellulaire) qui peuvent être impactés et les locaux adjacents sont vacants », a-t-il relativisé.

S’il reconnaît que la situation entraîne des « désagrémen­ts » pour le personnel qui doit régulièrem­ent procéder à la décontamin­ation des lieux, il se réjouit néanmoins des résultats d’une étude sur la qualité de l’air effectuée par la CIUSSS, laquelle conclut à une absence de menace.

À ses côtés, le directeur de la gestion des immeubles, Jean Rochette, a soutenu que le bâtiment « est en ordre », bien entretenu, et qu’il peut être encore utilisé pendant plusieurs années. Il s’est défendu de banaliser la situation. « On prend ça très au sérieux. »

« DÉGUEULASS­E ! » DIT GOSSELIN

Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son dégoût.

« Je n’ai qu’un mot qui me vient en tête : dégueulass­e ! Il n’y a personne qui va me faire croire qu’en 2019, c’est acceptable que nos policiers travaillen­t dans des conditions comme celle-là. On se croirait dans un pays du tiers monde », a-t-il critiqué.

Jean Rousseau, de Démocratie Québec, s’est rangé lui aussi du côté des policiers qui réclament depuis des années une nouvelle centrale de police, déplorant à son tour que le dossier traîne en longueur.

À ce jour, les coûts précis et l’échéancier sont toujours inconnus. La Ville promet des réponses lors d’un plénier dans « deux ou trois semaines ».

LA VILLE VEUT « NOTYER LE POISSON »

En fin de journée, le président de la Fraternité des policiers a déploré la réaction de la Ville qui essaie de « noyer le poisson » et « qui se couvre de ridicule depuis le début en trouvant toutes sortes de raisons ».

« Dans ce dossier-là, il n’y a jamais rien de grave. Je les invite à retourner lire le rapport de la CNESST parce que c’est bien écrit que c’est des “dérogation­s” », a réagi Marc Richard, en entrevue.

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