NM Apollo: le BST publie son rapport d’enquête
Vitesse, état mécanique et inexpérience pointés du doigt
L’apollo était dans un si mauvais état mécanique que certains de ses moteurs ne fonctionnaient qu’à moitié lorsqu’il a percuté le quai de la traverse Godbout, révèle le rapport du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST).
« L’état mécanique des moteurs diesel des génératrices est tel qu’ils ne peuvent fonctionner à plus de 50 % de leur charge nominale », ont noté les enquêteurs dans leur rapport d’enquête publié vendredi, à la suite de la collision survenue le 25 février dernier.
L’alimentation électrique étant limitée, un propulseur d’étrave électrique, utilisé pour les manoeuvres à basse vitesse, était incapable de passer en troisième vitesse, ce qui causait une surchauffe, nuisant du même coup à la manoeuvrabilité du navire.
MANQUE D’EXPÉRIENCE
L’agence fédérale pointe aussi du doigt l’inexpérience du capitaine, qui en était à son premier voyage sur l’apollo avec des passagers à bord, entre Matane et Godbout.
Avant l’accident, le capitaine n’avait effectué que sept allers-retours entre Matane et Baie-comeau aux commandes de ce vieux navire datant de 1970.
Depuis 2015, il avait toutefois réalisé quelque 400 débarquements à Gobdbout avec d’autres traversiers.
VITESSE ET ÉTAT MÉCANIQUE
Une minute avant d’entrer en collision avec le quai, l’apollo faisait son entrée dans la baie de Godbout à une vitesse de 11,7 noeuds. Le BST rapporte qu’en effectuant une manoeuvre, le traversier s’est approché plus vite que prévu du quai.
Heureusement, tous les passagers avaient pu évacuer sans qu’il y ait de blessés.
Après avoir gaspillé plus de 3,5 M$ dans ce qui devait être une solution temporaire pour relever le défectueux NM F.-A. Gauthier, la STQ s’apprête à allonger 2 M$ additionnels pour couler l’apollo dans le Saint-laurent et en faire un récif artificiel.
Le ministre des Transports, François Bonnardel, a refusé de réagir à la publication du rapport d’enquête.
« On n’a pas attendu le rapport pour agir », a commenté le porte-parole de la STQ, Alexandre Lavoie, en qualifiant l’accident « d’événement injustifiable ».
Depuis, le nouveau PDG de la société d’état, Stéphane Lafaut, a notamment mis en place des plans plus complets de familiarisation des navires et d’inspection préachat, qui ont été exécutés lors de l’achat du NM Saaremaa I, au printemps.
Rappelons que l’apollo avait été acheté sur la seule base de sa certification maritime.