Le Journal de Quebec

La retraite vue du haut de son drone

Jean Gaboury a découvert une nouvelle passion et multiplie les contrats captation d’images aériennes

- NICOLAS LACHANCE

Retraité de la fonction publique, Jean Gaboury est aujourd’hui artiste en images aériennes grâce à son drone. Et ses contrats se multiplien­t, car il est l’un des seuls à avoir les certificat­ions nécessaire­s pour faire voler son engin en zone restreinte.

Après 33 ans de services comme profession­nel et gestionnai­re au ministère québécois de l’emploi et de la Solidarité sociale, M. Gaboury jouit aujourd’hui d’une retraite emballante à Québec.

« Je pensais travailler jusqu’à 65 ans », ditil. Mais, à l’automne 2015, il vérifie s’il peut se permettre de partir plus tôt, connaissan­t les avantages de la fonction publique. Il a la confirmati­on qu’il peut prendre sa retraite dès le printemps 2016, à 61 ans.

« Mais là, si je prends ma retraite, je fais quoi ? », s’est-il questionné.

Durant trois mois, Jean Gaboury pense à toutes sortes de plans d’affaires, comme laver des voitures de luxe ou donner des conseils en gestion.

Mais il est créatif. Il aime la musique et est talentueux avec les technologi­es.

« Je suis tombé sur les drones. Je me suis dit que je pourrais faire ça. Je regardais de belles images sur Youtube avec de la belle musique. Il y en avait beaucoup avec des drones. Ça avait l’air intéressan­t », mentionne-t-il.

COURBE D’APPRENTISS­AGE

Jean s’achète un drone et commence son apprentiss­age de façon autodidact­e. Jamais il n’avait piloté et jamais il n’avait fait de vidéo ni de photograph­ie profession­nelle.

« J’ai commencé avec un drone et tout l’apprentiss­age pour manoeuvrer ça et le faire voler. Ensuite, j’ai développé mes aptitudes pour faire de bonnes scènes cinématogr­aphiques. Apprendre les logiciels de montage », explique M. Gaboury.

Il pense à tout. Il s’informe sur les droits d’auteurs pour la musique. « J’ai investi de l’argent pour acheter le matériel, mais surtout énormément de temps. »

La courbe d’apprentiss­age a été fulgurante. Le temps de la retraite venu, Jean y met encore plus d’efforts et de temps.

Il réussit rapidement à obtenir son certificat pour les opérations aériennes spécialisé­es. Il a ainsi présenté 5 projets à Transports Canada, comme s’il devait piloter un hélicoptèr­e ou un avion.

Il s’est trouvé de premiers clients et quelques contrats. Puis, en juin dernier, lorsque la loi a été modifiée, Jean a passé l’examen en ligne lui permettant de piloter son drone en zone restreinte.

« Il n’y en a pas beaucoup qui l’ont, car l’examen est complexe. Il y a beaucoup de gens qui l’échouent », souligne le retraité.

UN RÊVE

Aujourd’hui, à 64 ans, Jean ne manque pas de travail. Il est sollicité de toutes parts à Québec. « Oui, j’ai des contrats. Ça permet de payer l’équipement comme une caméra et faire des petits voyages », indique-t-il.

Par exemple, il réalise des images pour le mégachanti­er de Médicago à Québec, une entreprise qui produit des vaccins. Il a aussi un contrat pour capter des images du Domaine de la faune.

Dès qu’il fait beau, Jean fait voler son drone.

Au-delà des contrats, Jean Gaboury admet rêver à une exposition artistique.

« Je m’aperçois que faire de la photograph­ie aérienne, c’est vraiment un plaisir. On a une perspectiv­e très particuliè­re. Actuelleme­nt, je développe mon expertise pour avoir des photos de qualité et probableme­nt, un jour, tenir une exposition ».

 ??  ?? Retraité JEAN GABOURY
Retraité JEAN GABOURY

Newspapers in French

Newspapers from Canada